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Quatre lectures, quatre prières: Israël, Jésus, Étienne et l’Église. Homélie du 7ème dimanche de Pâques

Ab Paul, le 28 mai 2022, Jérusalem, Institut Biblique Pontifical (Communauté Jésuite de Terre Sainte)

Statue de Saint Étienne en prière lors de sa lapidation,
Cloître du Couvent Saint-Étienne des Dominicains, Jérusalem.

Les quatre lectures bibliques de ce jour nous propose chacune une prière :

la prière d’Israël avec le Psaume,
la prière de Jésus dans l’Evangile,
la prière d’Étienne dans le livre des Actes des Apôtres,
et la prière de l’Église, dans le livre de l’Apocalypse.

Au centre de ces prières : la gloire de Dieu.

Nous allons découvrir que la gloire de Dieu dont il s’agit, c’est l’Esprit-Saint, l’Esprit de Dieu qui nous est donné par Jésus. L’Esprit qui suscite l’unité entre nous et la communion avec Dieu.

1. Prière d’Israël (Psaume 96)

« Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre : tu domines de haut tous les dieux. » Psaume 96

1) Le peuple qui prie avec ce psaume reconnaît la puissance de Dieu, la « divinité » du Très-Haut, sa domination sur le Cosmos et sur l’histoire des hommes.

Les Israélites se souviennent de la présence de Dieu dans la Tente de la Rencontre lors de l’Exode. Cette gloire tellement impressionnante qu’elle allait jusqu’à empêcher Moïse de rentrer dans la tente. (« La nuée couvrit la tente de la rencontre et la gloire du SEIGNEUR remplit la demeure. Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la rencontre, car la nuée y demeurait, et la gloire du SEIGNEUR remplissait la demeure. » Ex 40,34-35).

2) « Toutes les nations ont vu ta gloire » (Ps 96) : le psalmiste fait là une prophétie sur l’Église par laquelle Dieu partagera et propagera son Esprit Saint. Par le baptême.

2. Prière de Jésus sur les Apôtres et pour ceux qu’ils évangéliseront (Évangile selon saint Jean chap. 17).

« Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. » Jean 17,22

1) La gloire de Dieu, Jésus nous la donne. C’est l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu.

L’expression « Esprit Saint » que nous utilisons sans plus faire attention ne doit pas nous faire penser à un troisième dieu, comme si nous avions le Père d’un côté, le Fils d’un autre et l’Esprit Saint d’un autre encore. Nous ne sommes pas polythéistes ! « Le Père et moi sommes un » nous dit Jésus, l’unité des deux se fait dans l’Esprit Saint.

2) Il nous fait participer à l’unité en Dieu, à l’unité de Dieu.

3) L’Église vit de cette unité et cette unité entre les membres est un témoignage. Et comme dans une famille, l’unité n’est pas évidente! On a vraiment besoin de l’Esprit de Dieu.

3. La prière d’Étienne (Actes des Apôtres 7)

Il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Ac 7,55-56

Lapidation d’Etienne.
Église sur le lieu de sépulture de saint Etienne, à Bet Gemal, Israël.
Lieu de la maison de campagne de Gamaliel, Pharisien membre du Sanhedrin, qui aura suivi Jésus plus tard, tout comme Nicodème.

1) Étienne « voit la gloire de Dieu », et Jésus à la droite du Père. L’Esprit-Saint, le Fils et le Père. Il voit en quelque sorte la Trinité. Bienheureux est-il!

2) Il est rendu capable non seulement de prêcher (cf. la prédication d’Étienne avant sa lapidation) mais aussi de prier :

– une prière d’abandon d’abord : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » reprenant l’attitude de Jésus sur la croix juste avant de remettre son dernier souffle : « Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira. » (Lc 23,46) Saint Charles de Foucauld a lui aussi mis ces mots en prière : « Mon Père, mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira. »

– Et une prière d’intercession ensuite : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Tout comme Jésus sur la croix a pardonné : « Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Puis, ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort. » (Lc 23,34) Le Bienheureux frère Christian de Chergé, moine à Tibhirine en Algérie écrivait ainsi son testament : « Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais, oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé pour toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. »

4. La prière de l’Église (Apocalypse 22)

« L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » »

1) Vous trouvez l’entrée dans le livre de l’Apocalypse quelque peu ardue ? Comme je vous comprends ! Pour y entrer, je vous propose d’accueillir le livre de l’Apocalypse comme « une grande liturgie » (expression de Scott Hahn). Nous sommes en train de vivre une liturgie. L’Apocalypse est une « grande liturgie ».

Je vous propose de voir le livre de l’Apocalypse également comme une histoire d’amour. Une histoire qui a cependant pour cadre le monde présent, le monde d’aujourd’hui avec son lots de tumultes. Il nous est présenté l’époux : « le Christ », « l’Agneau, « le Sauveur », « l’Alpha et Omega ». Il est maître de l’histoire et du cosmos (cf. la prière d’Israël).

L’Apocalypse présente l’Église comme l’épouse, rendue belle par l’époux. L’Épouse désire la venue de son époux, comme dans le Cantique des Cantique : « Viens ». (Ct 7,11-12a « Je suis à mon bien-aimé : vers moi, monte son désir. Viens, mon bien-aimé. »

2) La prière de l’Épouse et son désir qu’il vienne sont inspirés par l’Esprit-Saint, l’Esprit de l’Époux. L’Esprit-Saint suscite le désir de l’union, de la communion.

C’est cet Esprit que Jésus a donné à ses apôtres et à ceux qui écoutent la parole, qui la gardent et qui croient au nom de Jésus. L’Esprit, c’est « la gloire » que Jésus leur a donnée.

Jésus vient et nous lui demandons de hâter ce jour.

En conclusion

En conclusion, nous entendrons dans la prière eucharistique III dans quelques instants :

« Quand nous serons nourris de son Corps et de son Sang, et remplis de l’Esprit Saint, accorde-nous d’être un seul corps et un seul esprit dans le Christ. »

C’est l’actualisation des quatre prières, celle d’Israël, celle de Jésus, celle d’Étienne, et celle de l’Église, la notre donc: « Viens Esprit-Saint ! »

Références bibliques

Ac 7, 55-60 Il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu..

Ps 96 (97), 1-2b, 6.7c, 9 Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire.

Ap 22, 12-14.16-17.20 L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! »

Jn 17, 20-26 Je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire

Un Agneau et des brebis… un drôle de bestiaire évangélique… Homélie du 4ème dimanche de Pâques

Ab Paul, le 8 mai 2022, Bet Gemal (Israël), Monastère des Sœurs de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge Marie et de saint Bruno.

Abside de la basilique Saint Côme et saint Damien, détail du Christ Agneau sur la source de la vie se déployant en quatre fleuves représentant entre autres les quatre évangiles.
Abside de la basilique Saint Côme et saint Damien,
détail du Christ Agneau sur la source de la vie se déployant en quatre fleuves
représentant entre autres les quatre évangiles.

Un agneau et des brebis. Le bestiaire biblique paraît bien fragile. Un Agneau pour guider des brebis ! Nous aurons tout vu ! Je rappelle, pour les plus citadins d’entre nous, que l’agneau est un mâle de moins d’un an, issu d’une brebis et d’un bélier. Un Agneau pour guider des brebis, donc. Et il faut voir les brebis ! Toutes bigarrées, « un troupeau immense que nul ne pouvait dénombrer »(Ap 7,9), venant de cheptels si différents : Tient regardez là : « des Juifs et des convertis qui adorent le Dieu unique d’Antioche de Piside » (Ac 13,43), et là des disciples de la première heure, et ici : « des païens »d’Asie Mineure qui n’en crurent pas leurs yeux ! et qui bêlèrent « de joie »en entendant la bonne nouvelle. Quelle bonne nouvelle ?!

Leur pasteur s’est fait agneau, … pour ne faire qu’un avec eux, qu’un avec le troupeau, avec son troupeau. Isaïe le dit :

« Nous tous, comme du petit bétail, nous étions errants, nous nous tournions chacun vers son chemin, et le Seigneur a fait retomber sur lui la perversité de nous tous. »

Isaïe 53,6

Et encore:

« Ayant payé de sa personne, il verra une descendance, il sera comblé de jours ; sitôt connu, juste, il dispensera la justice, lui, mon Serviteur, au profit des foules, du fait que lui-même supporte leurs perversités. »

Isaïe 53,11

Le pasteur, s’est fait l’un de nous, le plus petit d’entre nous, un agneau est en effet une petite brebis ; « L’un de nous » pour reprendre le titre d’une fédération européenne d’associations unies pour la vie et la dignité humaine dont la fondation Jérôme Lejeune. Ils sont pour la défense des brebis de la naissance à la fin naturelle.

L’un de nous disais-je… mais pourquoi ? Et surtout pour quoi ?

1. Pourquoi ?… Parce qu’il nous aime. C’est simple, c’est vrai, c’est bon, … c’est beau, quoi !

« Car ainsi parle le Seigneur Dieu : Je viens chercher moi-même mon troupeau pour en prendre soin. »

Ézéchiel 34,11

2. Mais Pour Quoi ?

Pour nous conduire, pour que nous le suivions,

pour recevoir de lui la vie éternelle, pour ne pas mourir en fin de compte.

Pour être auprès de celui qui nous délivre du loup.

Car le loup a essayé de le manger, mais il s’est cassé les dents, il est tombé sur un os, il en est mort ! Et il ne laisse plus que l’ombre de lui-même planer sur des âmes peureuses. Avec l’Agneau pour Berger, point de crainte ! Ô loup où est ta victoire ? Ô bête immonde, où est ton aiguillon ? (1Co 15,55)

Comment a-t-il fait l’Agneau pour terrasser le loup en cette salutaire indigestion ?

Le Père. L’autorité et la puissance du Père.

L’Agneau était en fait un Lion, mais le loup ne l’avait pas vraiment compris. [Lion de la tribu de Juda, descendant de David en Ap 5,5]

Il a cherché à le comprendre, il l’a peut-être entrevue, « Tu es le Saint de Dieu »proclamait-il à travers la voix d’un pauvre bougre possédé par un démon. (Mc 1,24 ; Lc 4,34) « Tais-toi »répondait Jésus ! Non parce que le démon avait tort, mais parce qu’il proférait un mystère divin de manière tordue. Sans foi ni loi. Un brigand en sommes !

L’Agneau était un Lion, donc.

Parce que la puissance du Père était en lui. Parce que le Père et le Fils sont Uns.

Ainsi, si le Père et le Fils sont uns, et que le Fils s’est fait l’un de nous, c’est pour que nous soyons dans cette unité du Fils et du Père. C’est la raison la plus fondamentale de la venue du Fils.

Quand le Père voit son Fils, Il te voit. Il nous voit… et il nous aime.

Nous vous annonçons la vie éternelle, qui était tournée vers le Père et s’est manifestée à nous –, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Et notre communion est communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ.

Première lettre de Jean 1,2-3

Ainsi sur notre route à la suite de l’agneau, peuvent approcher des ombres du loup déjà vaincu, des loups blancs ; des loup déguisés en berger; des brebis galeuses… heu jalouses… qui ne reconnaissent pas (encore) la voix du bon Pasteur; nous pouvons également parfois ralentir le pas. Mais nous savons, oui nous savons que le Père nous voit en voyant son Fils, et qu’il nous aime. Qu’il m’aime.

Le pasteur ? Que fait-il si nous ralentissons le pas ? Il ralentit, il vient nous chercher quand nous sommes tombés dans un ravin. Le trou était recouvert de fougères et nous ne l’avions pas vu. Il vient nous chercher.

Nous nous sommes égarés par curiosité pour des pâturages plus vert ailleurs, car on dit que l’herbe est plus verte ailleurs ? ?

Et bien ! le « beau berger, ὁ ποιμὴν ὁ καλὸς, » vient nous rechercher et nous attrape avec patience et délicatesse avec la houlette de sa miséricorde, avec sa houlette de pasteur, sa crosse épiscopale (l’épiscope est le gardien). Et nous réintroduit dans la marche du troupeau.

« Car vous étiez égarés comme des brebis, mais maintenant vous vous êtes tournés vers le berger et le gardien de vos âmes.

Première lettre de Pierre 2,25

Tout au long du chemin, comme aussi de manière plus excellente encore au bout du chemin, le bon berger nous mène auprès des eaux de la vie, pour boire, pour s’abreuver.

Ces eaux de la vie sont les évangiles comme le peignent les mosaïques romaines avec les quatre fleuves qui coule au pied de l’arbre de vie.

 Ce sont les eaux du baptême qui lavent le troupeau de ses salissures du chemin et des morsures des bêtes sauvages.

 Les eaux de la vie sont les sacrements.

Les eaux de la vie sont la charité,

l’amour du Père pour le Fils,

qui est l’amour du Père pour nous,

qui rejaillit en amour et révérence les uns pour les autres.

AMEN

Qu’est-ce que l’homélie?

Cet article, initié le 8 novembre 2021, à pour but de centraliser sur une même page les textes du Magistère de l’Église catholique qui parlent de l’homélie, la prédication dans le cadre de la messe.

La rédaction de l’article est née suite à la lecture d’une étude synthétique de A. Join-Lambert que je recommande : «L’herméneutique liturgique de la Bible. Questions théologiques posées par les homiliaires contemporains», dans Dieu  parle  aujourd’hui.  La  Parole  de  Dieu  dans  les grandes traditions religieuses., Bruxelles 2011, 147-175.

Il me reste encore à mettre en ligne les extraits des textes du magistère récent.

Documents du Concile Vatican II

Constitution sur la Liturgie Sacrosanctum Concilium, 4 déc. 1964

L’homélie explique la Sainte Écriture pour en donner le goût

24. Dans la célébration de la liturgie, la Sainte Écriture a une importance extrême. C’est d’elle que sont tirés les textes qu’on lit et que l’homélie explique, ainsi que les psaumes que l’on chante; c’est sous son inspiration et dans son élan que les prières, les oraisons et les hymnes liturgiques ont jailli, et c’est d’elle que les actions et les symboles reçoivent leur signification. Aussi, pour procurer la restauration, le progrès et l’adaptation de la liturgie, il faut promouvoir ce goût savoureux et vivant de la Sainte Écriture dont témoigne la vénérable tradition des rites aussi bien orientaux qu’occidentaux.

L’homélie reprend une place de choix pendant la messe

35.2) Le moment le plus approprié pour le sermon, qui fait partie de l’action liturgique pour autant que le rite le permet, sera marqué même dans les rubriques; et on accomplira très fidèlement et exactement le ministère de la prédication. Celle-ci puisera en premier lieu à la source de la Sainte Écriture et de la liturgie, puisqu’elle est l’annonce des merveilles de Dieu dans l’histoire du salut qui est le mystère du Christ, lequel est toujours là présent et actif parmi nous, surtout dans les célébrations liturgiques.

Une définition articulée de l’homélie

52. L’homélie par laquelle, au cours de l’année liturgique, on explique à partir du texte sacré les mystères de la foi et les normes de la vie chrétienne est fortement recommandée comme faisant partie de la liturgie elle-même; bien plus, aux messes célébrées avec concours de peuple les dimanches et jours de fête de précepte, on ne l’omettra que pour un motif grave.

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Constitution sur l’Église Lumen Gentium, 21 nov. 1964

La prédication en ses multiples formes dont l’homélie est le premier devoir des prêtres

25. Parmi les principaux devoirs des évêques se distingue la prédication de l’Évangile. Les évêques, en effet, sont les hérauts de la foi qui amènent au Christ de nouveaux disciples; ce sont des docteurs authentiques, revêtus de l’autorité du Christ, qui prêchent au peuple commis à leur soin les vérités de foi à croire et à appliquer dans la pratique de la vie, qui éclairent ces mêmes vérités à la lumière du Saint-Esprit en tirant du trésor de la Révélation du neuf et de l’ancien (Mt 13, 52), qui les font fructifier et veillent à écarter de leur troupeau les erreurs qui le menacent (cf. 2 Tm 4, 1-4). Les évêques quand ils enseignent en communion avec le Pontife romain, doivent être respectés par tous comme les témoins de la vérité divine catholique; et les fidèles doivent accepter l’avis donné par leur évêque au nom de Jésus-Christ en matière de foi et de morale, et y adhérer avec un respect religieux.

Les diacres ont part au ministère de la prédication dont l’homélie

29. Au degré suivant de la hiérarchie se trouvent les diacres qui reçoivent l’imposition des mains « non en vue du sacerdoce, mais du ministère ». En effet, soutenus par la grâce sacramentelle, de concert avec l’évêque et son presbyterium, ils servent le Peuple de Dieu dans l’office liturgique, le ministère de la prédication, les secours de la charité. […] Aujourd’hui, cependant, ces offices extrêmement nécessaires à la vie de l’Église, peuvent difficilement s’exercer dans la discipline de l’Église latine telle qu’elle existe en de nombreuses régions; le diaconat pourra donc à l’avenir être rétabli comme degré distinct et permanent de la hiérarchie.

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Décret sur le ministère des prêtres Presbyterorum Ordinis, 7 déc. 1965

La prédication en ses multiples formes dont l’homélie est le premier devoir des prêtres

4. Le Peuple de Dieu est rassemblé d’abord par la Parole du Dieu vivant [24] qu’il convient d’attendre tout spécialement de la bouche des prêtres [25]. En effet, nul ne peut être sauvé sans avoir d’abord cru [26] ; les prêtres, comme coopérateurs des évêques, ont pour premier devoir d’annoncer l’Évangile à tous les hommes [27] ; ils exécutent ainsi l’ordre du Seigneur : « Allez par le monde entier, prêchez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15) [28], et ainsi ils constituent et font grandir le Peuple de Dieu.

C’est la parole de salut qui éveille la foi dans le cœur des non-chrétiens, et qui la nourrit dans le cœur des chrétiens ; c’est elle qui donne naissance et croissance à la communauté des fidèles ; comme le dit l’Apôtre : « La foi vient de ce qu’on entend, ce qu’on entend vient par la parole du Christ » (Rm 10, 17).

Ainsi les prêtres se doivent à tous les hommes : ils ont à leur faire partager la vérité de l’Évangile [29] dont le Seigneur les fait bénéficier. Soit donc qu’ils aient parmi les nations une belle conduite pour les amener à glorifier Dieu [30], soit qu’ils prêchent ouvertement pour annoncer aux incroyants le mystère du Christ, soit qu’ils transmettent l’enseignement chrétien ou exposent la doctrine de l’Église, soit qu’ils étudient à la lumière du Christ les problèmes de leur temps, dans tous les cas il s’agit pour eux d’enseigner, non pas leur propre sagesse, mais la Parole de Dieu, et d’inviter tous les hommes avec insistance à la conversion et à la sainteté [31].

Cette prédication des prêtres, dans l’état actuel du monde, est souvent très difficile ; si elle veut vraiment atteindre l’esprit des auditeurs, elle ne doit pas se contenter d’exposer la Parole de Dieu de façon générale et abstraite, mais elle doit appliquer la vérité permanente de l’Évangile aux circonstances concrètes de la vie.

Il y a donc bien des manières d’exercer le ministère de la parole, selon les besoins différents des auditeurs et les charismes des prédicateurs. Dans les pays ou les milieux non chrétiens, c’est par l’annonce de l’Évangile que les hommes sont conduits à la foi et aux sacrements du salut [32] ; dans la communauté chrétienne elle-même, surtout pour ceux qui peuvent manquer de foi ou d’intelligence à l’égard de ce qu’ils pratiquent, la proclamation de la parole est indispensable au ministère sacramentel lui-même, puisqu’il s’agit des sacrements de la foi, et que celle-ci a besoin de la Parole pour naître et se nourrir [33].

Cela vaut spécialement pour la liturgie de la Parole dans la célébration de la messe, où sont inséparablement unies 1) l’annonce de la mort et de la résurrection du Seigneur, 2) la réponse du peuple qui l’écoute, 3) l’oblation même du Christ scellant en son Sang la Nouvelle Alliance, 4) et la communion des chrétiens à cette oblation par la prière et la réception du sacrement [34].

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Constitution sur la Parole de Dieu Dei Verbum, 18 nov. 1965

L’homélie est nourrie et guidée par la Sainte Écriture

21. L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle le fait aussi pour le Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table de la Parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles.

Toujours elle eut et elle a pour règle suprême de sa foi les Écritures, conjointement avec la sainte Tradition, puisque, inspirées par Dieu et consignées une fois pour toutes par écrit, elles communiquent immuablement la Parole de Dieu lui-même et font résonner dans les paroles des prophètes et des Apôtres la voix de l’Esprit Saint. Il faut donc que toute la prédication ecclésiastique, comme la religion chrétienne elle-même, soit nourrie et guidée par la Sainte Écriture.

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Constitution sur l’Église dans son rapport au monde Gaudium et Spes, 7 déc. 1965

L’homélie s’appuie sur l’interprétation de l’actualité des auditeurs

4.1. Pour mener à bien cette tâche, l’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. Il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique. Voici, tels qu’on peut les esquisser, quelques-uns des traits fondamentaux du monde actuel.

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Présentation Générale du Lectionnaire Romain, 1970

41. C’est encore en faisant l’homélie que le président exerce sa charge propre et son ministère de la parole de Dieu. Par elle, en effet, il introduit ses frères dans l’intelligence savoureuse de la Sainte Écriture; il ouvre l’esprit des fidèles à l’action de grâce pour les merveilles de Dieu; il nourrit leur foi en cette Parole qui, dans la célébration, par l’action de l’Esprit Saint, devient sacrement; il les prépare enfin à une communion fructueuse et les invite à faire leurs les principes de la vie chrétienne.

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Documents législatifs

Code de droit canonique de 1917, canons 1337-1348 (texte abrogé par celui de 1983)

« Dans le Code de droit canonique de 1917, les canons 1337 à 1348 traitent de la prédication. Le sujet principal est l’obligation de la prédication et les personnes autorisées à prêcher. Il est demandé un examen pour pouvoir prêcher (can. 1340 § 1). Le “curé a le devoir propre d’annoncer au peuple la parole de Dieu, avec l’homélie [homilia] coutumière” le dimanche et les jours de fête de précepte (can. 1344 § 1). Quant au contenu, il est souhaité que “soit faite une brève explication de l’Évangile ou de la doctrine chrétienne” (can. 1345). Cette mention de la doctrine chrétienne aura de grandes conséquences. Puisque la messe était le seul lieu où tout le peuple chrétien est rassemblé, l’usage se répand alors de faire des prédications de type catéchétique, des enseignements sur la foi, en plus de la morale et de la vie chrétienne. » Join-Lambert, A., »L’herméneutique liturgique de la Bible, Questions posées par les homiliaires contemporains », §1.2., dans van Cangh, Jean-Marie (dir.), Dieu parle aujourd’hui. La Parole de Dieu dans les grandes traditions religieuses. Bruxelles 2011, p. 147-175.

Canon 1347 §1. Les discours sacrés doivent exposer principalement ce que les fidèles doivent faire et croire pour le salut.

Canon 1347 §2. Les hérauts du verbe divin doivent s’abstenir d’arguments profanes ou abstraits qui dépassent l’entendement commun des auditeurs et se garder d’exercer le ministère évangélique en usant d’expressions qui tirent leur influence persuasive de la sagesse humaine ou du charme d’une éloquence vaine et ambitieuse: Ils ne doivent pas se prêcher eux-mêmes, mais prêcher le Christ crucifié

Canon 1347 §3. Si, à Dieu ne plaise, le prédicateur répand des erreurs provoque des scandales, il faut faire application du can. 2317 ; si ce sont des hérésies, il faut procéder contre lui, conformément au droit.

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Motu Proprio Sacram Liturgiam, 25 janvier 1964, par Paul VI

Pour le bien des fidèles, l’homélie est obligatoire le dimanche et les jours de fêtes

3. Nous voulons qu’à partir du jour ci-dessus fixé, entre en vigueur l’obligation de faire une homélie les dimanches et jours de fête de précepte pendant la messe, conformément à l’article 52.

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L’instruction Inter Oecumenici, 26 septembre 1964

Précisions sur l’homélie : deux sources (la Bible et la Liturgie) cf. Sacrosanctum Concilium 35

53. Les dimanches et fêtes de précepte, l’homélie se fera à toutes les messes qui se célèbrent avec concours de peuple, sans en excepter aucunement les messes conventuelles, chantées et pontificales. En dehors des jours de fête, l’homélie est recommandée, surtout à certaines féries d’Avent et de Carême, ainsi que dans les autres circonstances où le peuple vient à l’église en plus grand nombre.

54. On entend par l’homélie à faire à partir du texte sacré l’explication, 1) soit d’un aspect des lectures de la Sainte Ecriture, 2) soit d’un autre texte de l’ordinaire ou du propre de la messe du jour, en tenant compte tant 1) du mystère célébré que 2) des besoins particuliers des auditeurs.

55. Si l’on propose des schémas de prédication à faire dans la messe pour certains temps, on devra observer une liaison intime au moins avec les principaux temps et fêtes de l’année liturgique [29] et avec le mystère de la Rédemption, car l’homélie fait partie de la liturgie du jour.

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Code de droit canonique de 1983

Canon 762 Comme le peuple de Dieu est d’abord rassemblé par la parole du Dieu vivant, qu’il est tout à fait juste d’attendre de la bouche des prêtres, les ministres sacrés, dont un de leurs principaux devoirs est d’annoncer à tous l’Évangile de Dieu, auront en haute estime la charge de la prédication.

De la prédication des laïcs (hors homélie, par exemple lors d’une veillée de prière)

Canon 766 Les laïcs peuvent être admis à prêcher dans une église ou un oratoire si le besoin le requiert en certaines circonstances ou si l’utilité le suggère dans des cas particuliers, selon les dispositions de la conférence des Évêques et restant sauf le C. 767 § 1.

Avec l’annotation suivante : Selon le décret de la Conférence des Evêques de France (publié au BO n°30, du 28/01/1986, p.450) : « Pour qu’un laïc soit admis à prêcher, en application du c. 766, il devra avoir la préparation voulue et être désigné par l’Ordinaire, pour une durée maximum de trois ans renouvelable. »

Canon 767 §1. Parmi les formes de prédication l’homélie, qui fait partie de la liturgie elle-même et est réservée au prêtre ou au diacre, tient une place éminente ; au cours de l’année liturgique, les mystères de la foi et les règles de la vie chrétienne y seront exposés à partir du mystère sacré.

Canon 767 §2. A toutes les messes qui se célèbrent avec concours du peuple les dimanches et jours de fête de précepte, l’homélie doit être faite et ne peut être omise que pour une cause grave.
§3. Il est hautement recommandé, s’il y a un concours de peuple suffisant, de faire l’homélie, même aux messes célébrées en semaine surtout au temps de l’Avent et du Carême, ou à l’occasion d’une fête ou d’un événement douloureux.
§4. Il appartient au curé ou au recteur de l’église de veiller à ce que ces dispositions soient religieusement observées.

Canon 768 §1. Les prédicateurs de la parole de Dieu proposeront avant tout aux fidèles ce qu’il faut croire et faire pour la gloire de Dieu et le salut des hommes. §2. Ils communiqueront aussi aux fidèles la doctrine qu’enseigne le magistère de l’Église sur la dignité et la liberté de la personne humaine, l’unité et la stabilité de la famille et ses devoirs, les obligations qui concernent les hommes unis en société, ainsi que sur les choses temporelles à organiser selon l’ordre établi par Dieu.

Canon 769 La doctrine chrétienne sera proposée d’une manière adaptée à la condition des auditeurs et en tenant compte des besoins du temps.

Encycliques

Benoît XV, Humani generis redemptionem sur la prédication de la Parole de Dieu, 1917

La prédication est tenue en très haute considération

115. […] Dès lors, comme l’Eglise n’a rien à attendre d’eux [ceux qui usent de la prédication pour en tirer profit], sinon détriment et déshonneur, il vous faut, Vénérables Frères, veiller avec grand soin: si vous trouvez quelqu’un qui ait abusé de la prédication dans la préoccupation de sa renommée ou d’un gain à percevoir, retirez-lui, sans délai, la fonction de prêcher. Car celui qui ne craint pas de souiller une chose aussi sainte par un motif aussi pervers n’hésitera pas à descendre à toutes les indignités, étendant la tache de sa propre ignominie jusqu’à cette charge elle-même qu’il administre si honteusement.

L’apôtre Paul, modèle des dispositions que le prédicateur doit avoir

116. La même sévérité devra être employée envers ceux qui ne prêchent pas de la manière qui convient, attendu qu’ils négligent les dispositions requises pour l’accomplissement de ce ministère : dispositions que l’Apôtre Paul, dénommé par l’Église le  » Prédicateur de la vérité « , enseigne par son exemple. Plaise à Dieu que, dans sa bienfaisante pitié, nous ayons de semblables prédicateurs et en nombre beaucoup plus grand !

En premier lieu, ce que nous apprend saint Paul, c’est l’excellente préparation et instruction qu’il apporta en entreprenant de prêcher. […] Il s’agit ici de [la science] que le prêtre doit posséder comme un bien propre et qui – pour dire la chose en peu de mots – comprend la connaissance de soi-même, de Dieu et de ses devoirs. De soi, disons-Nous, afin que chaque prêtre renonce à ses intérêts personnels; de Dieu, pour qu’il amène tous les fidèles à le connaître et à l’aimer; de ses devoirs, afin qu’il les remplisse lui-même fidèlement et veille à ce que chacun fasse de même. Si cette connaissance fait défaut, celle des autres choses inspire de l’orgueil et n’est d’aucune utilité.

117. Voyons plutôt comment l’Apôtre prépara son cœur en vue de la prédication. Ici, trois choses surtout demandent à être considérées. Tout d’abord le total abandon de saint Paul à la volonté divine. […] 118. Aussi, cette application à ne servir que Dieu demande une âme qui se trouve si bien préparée à la souffrance qu’elle ne fuit aucun genre de peine et de travail. […] 119. En troisième et dernier lieu, l’Apôtre nous fait comprendre qu’il est nécessaire au prédicateur d’avoir ce qu’on nomme l’esprit d’oraison.

La vie et la doctrine. La vie plus que la doctrine.

120. […] saint Pierre Damien [affirme] : « Au prédicateur, deux choses sont, par-dessus tout, nécessaires: il faut qu’il regorge véritablement des pensées de la doctrine spirituelle et qu’il brille de la splendeur de la vie religieuse. Si le prêtre ne peut avoir les deux ensemble, en sorte que sa vie soit resplendissante et remplie par la richesse de sa doctrine, la vie, sans aucun doute, est alors préférable à la doctrine… L’éclat de la vie vaut plus pour l’exemple que l’éloquence et l’élégance des discours… Il est nécessaire que le prêtre chargé de prêcher ruisselle des pluies de la doctrine spirituelle et étincelle des rayons de la vie religieuse, à l’instar de cet ange qui, annonçant aux bergers la naissance du Seigneur, brilla d’une éclatante splendeur et exprima par des paroles la bonne nouvelle qu’il était venu leur annoncer (Epp. l. I, Ep. I, ad Cinthium Urbis praef. PL 144, 462) « 

Lien vers le texte complet

Comment sont réparties les lectures bibliques sur toute l’année liturgique?

Article initié le 8 novembre 2021, poursuivi le 1er juin 2023, mis à jour le 14 janvier 2024, ab Paul

A la découverte des lectionnaires du Dimanche et de la Semaine

Vous êtes pratiquant régulier ou occasionnel, séminariste, diacre ou prêtre? Savez-vous qui a choisi les lectures bibliques que nous écoutons à la messe, et pourquoi tels choix? Vous êtes-vous demandés s’il y avait un lien réfléchi entre la première lecture, ou la seconde, et l’Evangile? Est-ce différent la semaine par rapport au dimanche? Quelle est, finalement, la cohérence entre les lectures lors de la messe? Et au long de l’année, quelle est la logique adoptée?

Si comme moi, vous vous êtes posé à un moment ou l’autre ces questions, essayons, ici, d’y répondre.

Il est nécessaire avant tout que celui qui préside la célébration connaisse bien l’organisation du lectionnaire, afin d’en tirer les fruits pour les cœurs des fidèles et de percevoir pleinement, par la prière et par l’étude, l’harmonie et les correspondances entre les divers textes de la liturgie de la Parole: ainsi, à partir du lectionnaire, le mystère du Christ et son œuvre de salut pourront être compris par tous de manière juste.

Présentation Générale du Missel Romain (PGMR) de 1970, n°39

Porche d’entrée

PGMR 29. Lorsqu´on lit dans l´Église la sainte Écriture, c´est Dieu lui-même qui parle à son peuple, et c´est le Christ, présent dans sa parole, qui annonce l’Évangile.

C´est pourquoi les lectures de la parole de Dieu, qui constituent un élément de très grande importance dans la liturgie, doivent être écoutées par tous avec le plus grand respect. Cependant, bien que la parole divine, dans les lectures de la sainte Écriture, s´adresse à tous les hommes de n´importe quelle époque et leur soit intelligible, sa pleine intelligence et son efficacité sont favorisées par un exposé vivant, c´est-à-dire par l´homélie, qui fait partie de l´action liturgique[42].

Principes qui ont présidés au choix des lectures

Cf. Présentation générale du lectionnaire romain (PGLR) 66.3 et 67.

Le dimanche : il y a la 1ère lecture suivie d’un psaume qui lui répond. Elle a un thème en commun avec l’Evangile. Pour la seconde lecture, la lecture est semi-continue au long des dimanches. Il y a parfois un lien avec la 1ère lecture (citation de l’Ancien Testament par le nouveau par exemple). Vient ensuite l’Evangile. Celui-ci est aussi en lecture semi-continue pendant le temps ordinaire.

En Avent et en Carême, les deux lectures ont un lien thématique.

En semaine : Lecture semi-continue de la lecture suivie d’un psaume qui lui répond. Lecture semi-continue de l’Evangile.

Quand?1ère lecturePsaume2nde lectureÉvangile
Dimanches en généralLien avec l’EvangileLien avec la 1ère lecturelecture semi-continuelecture semi-continue
Avent et CarêmeLien avec l’EvangileLien avec la 1ère lectureLien avec l’EvangileChoix précis
SemaineLecture semi-continueLien avec la 1ère lecture Lecture semi-continue
Organisation des lectures de la Liturgie de la Parole depuis 1975 en France

Répartition des lectures

On pourra trouver une liste des passages bibliques utilisés lors de la messe sur cette page pour les dimanche et sur celle-ci pour les jours de la semaine.

Pour traduire ces pages en français pour les non-anglophones, penser à installer un outil de traduction dans votre navigateur internet, comme « google translate ».

Le document officiel référençant les lectures pour la semaine et chaque dimanche est l’Ordo Lectionum Missae (OLM) de 1981 accessible ici en accès direct et dans sa version scannée ici. Dans les tableaux des liens ci-dessus, les numéros renvoient précisément à l’OLM.

Noter les ajouts à l’Ordo Lectionum Missae en 2015 comprenant les références des lectures pour quelques fêtes et nouveaux saints : https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/ccdds/notitiae/2015/olm-additiones.pdf

Historique

  • 1964 Création d’un groupe de travail pour réviser le lectionnaire, le Coetus XI. Son relator est le père Cipriano Vagaggini; participent entre autres comme francophones Adrien Nocent OSB, Aimon-Marie Roguet OP, Jean Gaillard OSB et André Rose. [Note 1].
    • L’objectif de ce groupe de travail interdisciplinaire (théologien, liturges et biblistes) est pastoral (cf. PGLR 58). L’homélie étant un acte liturgique pleinement pastoral, les prédicateurs ne peuvent donc ignorer la logique de composition du lectionnaire.
  • 4 déc. 1964 Constitution sur la Liturgie Sacrosanctum Concilium
  • 1965 Ce groupe sollicite des exégètes pour lister les péricopes qui devraient idéalement figurer dans le nouveau lectionnaire.
  • 18 nov. 1965 Constitution sur la Parole de Dieu Dei Verbum
  • 1966 Achèvement du lectionnaire dominical.
  • 1967 Relecture. En parallèle, élaboration du lectionnaire férial.
  • 1969 Publication de l’Ordo lectionum missae.
  • 1970 Lancement de l’édition dite « typique », normative, du lectionnaire.
  • 1975 Édition du lectionnaire du dimanche, en français (revu en 1980 et réédité en 1997).
  • 2014 Nouvelle Traduction Liturgique en français.

“De tous les travaux qui ont été réalisés pour le renouveau de la liturgie, le lectionnaire de la célébration eucharistique est certainement l’un des plus importants. (…) Au-delà de connaissances notionnelles et abstraites, les fidèles boivent à la source même de la vie qu’est la Parole de Dieu.”

Adrien Nocent, Vincolo di carità, p.129

Bibliographie

Article rédigé à partir de A. Join-Lambert, «L’herméneutique liturgique de la Bible. Questions théologiques posées par les homiliaires contemporains», dans Dieu  parle  aujourd’hui.  La  Parole  de  Dieu  dans  les grandes traditions religieuses., Bruxelles 2011, 147-175, à partir également d’un cours de liturgie suivi au séminaire de Toulouse avec le père Cyprien Comte entre 2013 et 2015, à partir de la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR) et enfin, à partir de la seconde partie de la Présentation Générale du Lectionnaire Romain (PGLR).

Notes

[1] Cf. André ROSE, La réforme du lectionnaire après Vatican II, in : Vincolo di carità. La celebrazione eucaristica rinnovata dal Vaticano II. Atti del I Convegno liturgica internazionale Bose, 18-23 aprile 1994. Ed. Guido DOTTI. Magnano, Qiqajon, 1995, 27-43, ici 29, cité par A. Join-Lambert, «L’herméneutique liturgique de la Bible. Questions théologiques posées par les homiliaires contemporains», dans Dieu  parle  aujourd’hui.  La  Parole  de  Dieu  dans  les grandes traditions religieuses., Bruxelles 2011, 147-175, §1.3., note 9.

Guide de lecture pour la liturgie de la Parole de la Vigile Pascale

Guide réalisé le Samedi Saint 3 avril 2021, pour un office avec des lectures de la Vigile Pascale, à 15h, à la paroisse La-Croix-Saint-Pierre (Cantal). (Nous n’auront pas eu de vigile pascale cette année, mais un temps d’écoute de la Parole de Dieu.)

Cette année, nous écouterons le premier récit de création (Genèse 1,1-2,2), auquel nous répondrons par le psaume Bénis le Seigneur ô mon âme ; Seigneur mon Dieu tu es si grand (Ps 103), 2) le récit du passage de la mer des roseaux (Ex 14 15-15,1a), auquel nous répondrons par le Cantique de l’Exode (Ex 15), la déclaration d’amour et de fidélité du Dieu époux et sauveur à Jérusalem malheureuse et effrayée (Is 54,5-14), à laquelle nous répondrons par le psaume Quand j’ai crié vers toi, Seigneur, mon Dieu, tu m’as guérit (Ps 29), l’exhortation à recevoir les dons gratuit et abondant de Dieu qui s’engage envers nous par une alliance éternelle (Is 55,1-11), à laquelle nous répondrons par le Cantique d’Isaïe Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance je n’ai plus de crainte (Is 12), l’invitation à se retourner vers La Sagesse, identifiée avec la Loi, laquelle « est apparue sur la terre et a vécu parmi les hommes » (Ba, 9-15.32-4,4), nous répondrons à cette invitation en chantant le psaume La Loi du Seigneur est parfaite qui redonne vie (Ps 18b). A l’issue de ces lectures de l’Ancien Testament, nous écouterons l’évangile selon saint Marc (16,1-8) qui se conclu par le silence des femmes qui allèrent au tombeau, « car elles avaient peur ».

Toutes les lectures sont disponibles sur le site aelf.org.

Pourquoi écouter ces lectures ? Une prière qui suit un des psaumes de la Vigile Pascale dit : « Seigneur notre Dieu, tu veux nous former à célébrer le mystère pascal en nous faisant écouter l’Ancien et le Nouveau Testament ; ouvre nos cœurs à l’intelligence de ta miséricorde : ainsi la conscience des grâces déjà reçues affermira en nous l’espérance des biens à venir. » Il s’agit donc d’une formation, une formation en accéléré, pas donnée par n’importe qui, par Dieu ! Une formation pour célébrer le mystère Pascal, c’est-à-dire célébrer la miséricorde de Dieu qui passe par ces évènements vécus par le peuple d’Israël, et ceux vécus par Jésus-Christ ainsi que par ses disciples. En relisant le ‘Premier Testament’, nous reprenons conscience des grâces reçues, des merveilles que Dieu a faites par le passé. La gratitude fait grandir l’espérance. Le regard vers un passé visité par Dieu « affermira en nous l’espérance » d’un futur aussi visité par Dieu. Dans le mur de la mort, Jésus-Christ a ouvert un passage ; il a pris par la main les justes qui attendaient dans les enfers et les a conduits dans le paradis. Célébrer le mystère Pascal, c’est laisser le Christ devenir notre lampe torche intérieure. Et nous pourrons à notre tour annoncer aux personnes que l’on rencontre que le Christ veut être aussi leur lampe torche intérieure. C’est ça le salut, le passage des ténèbres à la lumière, de l’Egypte à la Terre promise, de l’humiliation à la gloire, de l’orgueil à l’humilité, de la mort à la vie, de la haine au pardon, de la désobéissance à l’obéissance, d’Adam au Christ.

    49. Dans le contexte de la liturgie de ce soir, à travers ces lectures, l’Église nous amène à leur apogée avec le récit évangélique de la Résurrection du Seigneur. Nous sommes plongés dans le flux de l’histoire du salut à travers les sacrements d’initiation célébrés dans cette Veillée, comme nous le rappelle le beau passage de Paul sur le baptême.

   Les liens entre la création et la nouvelle vie en Christ sont très clairs cette nuit-là, entre l’exode historique et l’exode définitif du Mystère pascal de Jésus, auquel tous les fidèles participent par le baptême, entre les promesses des prophètes et leur réalisation dans les mystères liturgiques célébrés.

50. Les prières (ou « oraisons ») qui suivent chaque lecture aident à comprendre les liens entre les thèmes de l’Ancien Testament et leur accomplissement dans le Mystère pascal du Christ. Elles expriment, avec simplicité et clarté, le sens christologique et sacramentel profond des textes de l’Ancien Testament, puisqu’ils parlent de création, de sacrifice, d’exode, de baptême, de miséricorde de Dieu, d’alliance éternelle, de lavage du péché, de rédemption et de vie en Christ.

Directoire sur l’homilétique, n°49 et 50,
de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, 2015.

Genèse 1, 1 – 2, 2 : « Au commencement, Dieu créa… »

  Au VIème s. avant J.-C, les juifs firent l’expérience douloureuse de l’exil, ils le vécurent comme une sorte de dé-création, ainsi que l’exprime Jérémie : « J’ai regardé la terre : un chaos ; les cieux : leur lumière a disparu. » (Jr 4,31) A Babylone, entre 587 et 537, ils furent au contact des récits fondateurs mésopotamiens dont l’Enuma Elish auquel notre récit emprunte certains traits. En rentrant d’exil, après 537, le peuple fera l’expérience d’une sorte de recréation, de salut, et manifestera dans les récits de la Genèse le désir de comprendre sa propre destinée.

  La Vigile Pascale est imprégnée du thème de la lumière, car à la suite de la tradition juive nous célébrons quatre nuits : la nuit de la création où la Parole de Dieu jaillir la lumière (Gn 1), la nuit d’Abraham qui se voit lier son fils pour l’offrir « sur l’autel » (Gn 22), la nuit de la Pâque en Egypte (Ex 11,4 ;12,29) et enfin la nuit du salut eschatologique et messianique. Les lectures des prophètes (Is 54, Is 55 et Ez 36) et de la sagesse (Ba 3) nous conduise progressivement à cette quatrième nuit. « Que la lumière soit ! Et la lumière fut. »

Ps 103 (104) « Bénis le Seigneur, ô mon âme. Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! »

  Les psaumes et les cantiques sont notre réponse aux lectures écoutées, ils constituent une respiration poétique. La poésie hébraïque balance sur deux pieds, chaque expression est reformulée, amplifiée ou précisée une deuxième fois, en parallèle.

Paul Valéry disait : « Le lyrisme est le développement d’une exclamation. » Nous pouvons ainsi chercher dans chaque psaume ou cantique, quelle exclamation le psalmiste nous invite à faire nôtre.

Dans ce psaume, quelle image nous touchera ? La lumière comme un manteau que revêt le Seigneur, les images champêtres, le désir de bénir et de louer le Seigneur ?

Exode 14, 15 – 15, 1a : « En ces jours-là, le Seigneur dit à Moïse… »

La troisième nuit est celle du passage de l’esclavage en Egypte à la liberté ; acculés à la mer des roseaux, Moïse doit faire confiance, le miracle est possible. Devant nos impasses, nous devons nous aussi faire confiance. Le texte que nous écoutons nous offre deux récits différents, enchevêtrés : le premier décrit l’assèchement de la mer, les Egyptiens si embourbent puis se noient, les Israelites eux n’ont pas bougés et découvre au matin la puissance de Dieu. Le second récit décrit le miracle comme une séparation des eaux à travers lesquelles Israël passe à pied sec, les Egyptiens se retrouveront submergés ensuite. A la base, il y a un fait historique, celui-ci est relu et approfondi pour en lire un message théologique et existentiel.

Qu’est-ce que cela me dit sur Dieu et sur moi-même ? Les hébreux passent de la peur à la crainte respectueuse de Dieu, passe de l’angoisse de la mort à la confiance renouvelée en leur Dieu et leur guide, Moïse. Les disciples de Jésus passeront de la peur à l’audace de l’Evangile. Et nous ?

Cantique de l’Exode (Ex 15)

La Bible elle-même nous montre ici une alternance entre le récit et la réponse poétique du peuple. Nous enchaînons ce cantique sans finir la lecture précédente par « Parole du Seigneur », à la suite des Juifs qui, d’âges en âges, ont chanté ce chant d’exultation et d’espérance – « Le Seigneur règnera pour toujours ». L’action du Seigneur est décrite à travers la métaphore guerrière courante dans la Bible. Le Seigneur accompagne son peuple et le sauve de ses ennemis. Jésus-Christ est l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous » et nous sauve de nos ennemis, les démons et la mort.

Isaïe 54, 5-14 : « Parole du Seigneur adressée à Jérusalem… »

Il y a beaucoup de déclarations d’amour de Dieu à son peuple dans la Bible. Goûtons à ces mots : « Ton époux, c’est Celui qui t’a faite, son nom est « Le Seigneur de l’univers ». […] Dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse. » Ce texte prophétique écrit probablement après le retour à Jérusalem après l’exil à Babylone (après 537), outre la mention du déluge, emploie la métaphore sponsale, de l’époux et de l’épouse, et la métaphore de la ville, ville qui désigne tout le peuple. Ce lien entre la ville de Jérusalem et le Dieu d’Israël est nourri par un genre littéraire du proche orient ancien polythéiste :  chaque ville avait sa divinité protectrice ; et lorsque les dieux décidaient de détruire une ville, croyait-on, ils emportaient la divinité protectrice au loin, pleurant, se lamentant ; la ville abandonnée pouvait être ainsi détruite. (cf. Lm 5, 20) Seul le retour de la divinité permettait la reconstruction.

Psaume 29 (30) Quand j’ai crié vers toi, Seigneur, mon Dieu, tu m’as guéri.

Au prophète qui dit « Quand ma colère a débordé, un instant je t’avais caché ma face » (Is 54,8), le psalmiste répond : Sa colère ne dure qu’un instant, sa bonté toute la vie ». Il y a, dans la Bible, disproportion entre la colère momentanée et la grâce éternelle. Le psalmiste, qui fait l’expérience de la souffrance, en constate le caractère limité et transitoire respectivement à la joie forte du salut.

Isaïe 55, 1-11 : « Ainsi parle le Seigneur : Vous tous qui avez soif… »

Le thème de l’eau, de l’alliance et de la Parole de Dieu sont centraux dans ce passage. La liturgie nous invite à voir en Jésus la source d’eau vive qui nous renouvelle et nous abreuve par le sacrement du baptême ; Jésus est le médiateur d’une alliance éternelle ; Jésus est La Parole qui « ne reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » La mission du Seigneur : nous sauver, et rétablir la ressemblance entre l’homme et son créateur.

Cantique d’Isaïe 12

Ce cantique exprime précisément ce que nous sommes en train de vivre : « Annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! […] Jubilez, criez de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël »

Baruc 3, 9-15. 32 – 4, 4 : « Écoute, Israël, les commandements de vie… »

Nous écoutons à présent un livre qui fait partie de la Bible catholique, un livre dit « deutéro-canonique », écrit au IIème s. av. J.-C. Baruch place son récit au temps de l’exil à Babylone, et son but est d’aider les Juifs de la diaspora à vivre pleinement leur foi sans s’éloigner de la Loi (la Torah). L’abandon de la Loi, la désobéissance à Dieu provoque, selon l’auteur, la situation dramatique qu’ils vivent. Jésus est Sagesse de Dieu, lumière et vie de l’humanité, demandons-Lui de nous aider à nous conformer à son humilité et à son amour.

Psaume 18b (19) « La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie »

Le psalmiste fait l’éloge de la Loi qui est « plus désirable que l’or, qu’une masse d’or fin, plus savoureuses que le miel qui coule des rayons. » Il nous invite à passer d’une compréhension intellectuelle de la Loi à une expérience sensitive. De même que l’on « goûte » la Parole de Dieu.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (16,1-8)

Le chapitre final de l’évangile selon Marc, disciple proche de saint Pierre lors de sa période à Rome, comprend deux parties, une attribuée à Marc (16,1-8) et la seconde (16,9-20) ajoutée dans un second temps. La finale de Marc se terminait en effet par la stupeur et la peur des femmes qui se rendirent au tombeau. La seconde partie s’inspire clairement des autres évangiles qui ne laissent pas l’auditeur sur sa faim. Marc ne cache pas la difficulté qu’ont eut les disciples à la découverte du tombeau vide. Nous-mêmes avons parfois du mal à faire confiance, à croire, à espérer. Pourtant, le tombeau est vraiment vide. Le Seigneur est vivant. Dans la nuit, une lumière s’est levée.

Bibliographie

Ska, J.-L., «Genèse 1-11 : un texte sacerdotal et ses compléments.», dans M. Gilbert – J.L. Ska, Le chantier du Pentateuque, Bruxelles 2016, 29-53.

Sonnet, J., La Bibbia si apre a Pasqua. Il lezionario sulla Veglia pasquale: storia, esegesi, liturgia, Cinisello Balsamo; Roma 1 février 2016.

Ab Paul

Une nouvelle année…liturgique

Ce dimanche 29 novembre 2020, nous commençons une nouvelle année! Pour les catholiques l’année démarre en effet au premier dimanche de l’Avent. Quatre dimanches, nous conduirons ainsi à Noël.

Temps d’attente,  attente de la venue de Jésus à la fin des temps. Temps de veille,  veille attentive, pour être prompt à recevoir notre Sauveur, prompt aussi à repousser les attaques de l’adversaire, du démon, qui cherche à nous endormir.

Ce temps d’attente est aussi un temps de joie. La liturgie l’exprime par la couleur que portent les prêtres et les diacres lors des célébrations eucharistiques de cette période : en effet, ils revêtent l’étole et la chasuble violette, signe de l’attente et de l’appel à la conversion. Et le 3e dimanche de l’Avent, ils revêtent la couleur rose, signe de la joie que le Christ fait grandir en nous. « […]Que ma joie soit en vous pour que votre joie soit parfaite » dit Jésus (Jn 15).

Nous avons donc conclu l’année A où nous lisions plus particulièrement l’Évangile selon saint Matthieu lors des dimanches. Nous entamons l’année B qui nous feras entendre l’Évangile selon saint Marc. Savez-vous que l’Évangile selon saint Marc peut se lire en deux petites heures ?  Cela vaut la peine de le lire d’une traite.

Sur la vidéo qui suit, après un chant qui vous prépare à l’écoute de la Parole de vie, vous pourrez entendre l’évangile du 1er dimanche de l’Avent, Mc 13,33-37 :  « ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez! »

Marc 13.33–37 (TOB): 33 «Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment. 34 C’est comme un homme qui part en voyage: il a laissé sa maison, confié à ses serviteurs l’autorité, à chacun sa tâche, et il a donné au portier l’ordre de veiller. 35 Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison va venir, le soir ou au milieu de la nuit, au chant du coq ou le matin, 36 de peur qu’il n’arrive à l’improviste et ne vous trouve en train de dormir. 37 Ce que je vous dis, je le dis à tous: veillez.»

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