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Concert Spirituel « Jérusalem en bords de Cère » 26 août 2022

Retour sur le concert

en vidéo

Première partie (chapitrage disponible dans la description de la vidéo sur Youtube)

Seconde partie (chapitrage disponible dans la desciption de la vidéo sur youtube)

en photos

A l’affiche

Affiche du concert 2022

Présentation du concert

Le 26 août prochain de 20h30 à 21h30, huit musiciens cantaliens conduits par l’abbé Paul vous propose une aventure musicale et spirituelle en Orient à la rencontre de la fascinante Jérusalem.

Des chansons de styles variés, du gospel au choral anglais en passant par des chants hébreux et arabes et le Notre Père en araméen. Dépaysement garanti!

L’abbé Paul revient de cinq mois à Jérusalem dans le cadre d’études sur les livres bibliques et a rapporté dans ses bagages des instruments aux couleurs orientales, un oud et un ney arabe (une flûte). Ce moment musical sera une occasion de vous les faire entendre.

Jérusalem, ville de tous les paradoxes, ville dite de paix, ville où se focalisent régulièrement les regards du monde entier, ville avec laquelle Juifs, Chrétiens et Musulmans entretiennent une relation enracinée dans des siècles d’histoire et qui nourrit leur prière d’aujourd’hui.

C’est une ville de pèlerinage. Les pèlerins se mettent en marche, et à l’épreuve du chemin, ils se découvrent un peu plus eux-mêmes, le monde qui les entourent et Dieu. Car Dieu est aussi un amoureux de la marche.

Les chrétiens vénèrent Jérusalem parce que c’est le lieu choisi par Dieu pour la révélation de son amour immense pour l’homme : Jésus Christ y est mort et ressuscité, il y est apparu vivant à ses apôtres. C’est à Jérusalem, lors de la fête de la Pentecôte que les disciples reçurent l’Esprit Saint. C’est de là qu’ils partirent ensuite aux quatre coins de la planète.

Le participation au concert est libre. Prévoir un peu d’avance pour avoir une place assise. Bonne humeur garantie.

Croix de Jérusalem

Petite collection photographique des croix de Jérusalem « croisée » au détour d’une visite.

Quatre lectures, quatre prières: Israël, Jésus, Étienne et l’Église. Homélie du 7ème dimanche de Pâques

Ab Paul, le 28 mai 2022, Jérusalem, Institut Biblique Pontifical (Communauté Jésuite de Terre Sainte)

Statue de Saint Étienne en prière lors de sa lapidation,
Cloître du Couvent Saint-Étienne des Dominicains, Jérusalem.

Les quatre lectures bibliques de ce jour nous propose chacune une prière :

la prière d’Israël avec le Psaume,
la prière de Jésus dans l’Evangile,
la prière d’Étienne dans le livre des Actes des Apôtres,
et la prière de l’Église, dans le livre de l’Apocalypse.

Au centre de ces prières : la gloire de Dieu.

Nous allons découvrir que la gloire de Dieu dont il s’agit, c’est l’Esprit-Saint, l’Esprit de Dieu qui nous est donné par Jésus. L’Esprit qui suscite l’unité entre nous et la communion avec Dieu.

1. Prière d’Israël (Psaume 96)

« Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre : tu domines de haut tous les dieux. » Psaume 96

1) Le peuple qui prie avec ce psaume reconnaît la puissance de Dieu, la « divinité » du Très-Haut, sa domination sur le Cosmos et sur l’histoire des hommes.

Les Israélites se souviennent de la présence de Dieu dans la Tente de la Rencontre lors de l’Exode. Cette gloire tellement impressionnante qu’elle allait jusqu’à empêcher Moïse de rentrer dans la tente. (« La nuée couvrit la tente de la rencontre et la gloire du SEIGNEUR remplit la demeure. Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la rencontre, car la nuée y demeurait, et la gloire du SEIGNEUR remplissait la demeure. » Ex 40,34-35).

2) « Toutes les nations ont vu ta gloire » (Ps 96) : le psalmiste fait là une prophétie sur l’Église par laquelle Dieu partagera et propagera son Esprit Saint. Par le baptême.

2. Prière de Jésus sur les Apôtres et pour ceux qu’ils évangéliseront (Évangile selon saint Jean chap. 17).

« Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. » Jean 17,22

1) La gloire de Dieu, Jésus nous la donne. C’est l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu.

L’expression « Esprit Saint » que nous utilisons sans plus faire attention ne doit pas nous faire penser à un troisième dieu, comme si nous avions le Père d’un côté, le Fils d’un autre et l’Esprit Saint d’un autre encore. Nous ne sommes pas polythéistes ! « Le Père et moi sommes un » nous dit Jésus, l’unité des deux se fait dans l’Esprit Saint.

2) Il nous fait participer à l’unité en Dieu, à l’unité de Dieu.

3) L’Église vit de cette unité et cette unité entre les membres est un témoignage. Et comme dans une famille, l’unité n’est pas évidente! On a vraiment besoin de l’Esprit de Dieu.

3. La prière d’Étienne (Actes des Apôtres 7)

Il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Ac 7,55-56

Lapidation d’Etienne.
Église sur le lieu de sépulture de saint Etienne, à Bet Gemal, Israël.
Lieu de la maison de campagne de Gamaliel, Pharisien membre du Sanhedrin, qui aura suivi Jésus plus tard, tout comme Nicodème.

1) Étienne « voit la gloire de Dieu », et Jésus à la droite du Père. L’Esprit-Saint, le Fils et le Père. Il voit en quelque sorte la Trinité. Bienheureux est-il!

2) Il est rendu capable non seulement de prêcher (cf. la prédication d’Étienne avant sa lapidation) mais aussi de prier :

– une prière d’abandon d’abord : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » reprenant l’attitude de Jésus sur la croix juste avant de remettre son dernier souffle : « Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira. » (Lc 23,46) Saint Charles de Foucauld a lui aussi mis ces mots en prière : « Mon Père, mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira. »

– Et une prière d’intercession ensuite : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Tout comme Jésus sur la croix a pardonné : « Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Puis, ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort. » (Lc 23,34) Le Bienheureux frère Christian de Chergé, moine à Tibhirine en Algérie écrivait ainsi son testament : « Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais, oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé pour toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. »

4. La prière de l’Église (Apocalypse 22)

« L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » »

1) Vous trouvez l’entrée dans le livre de l’Apocalypse quelque peu ardue ? Comme je vous comprends ! Pour y entrer, je vous propose d’accueillir le livre de l’Apocalypse comme « une grande liturgie » (expression de Scott Hahn). Nous sommes en train de vivre une liturgie. L’Apocalypse est une « grande liturgie ».

Je vous propose de voir le livre de l’Apocalypse également comme une histoire d’amour. Une histoire qui a cependant pour cadre le monde présent, le monde d’aujourd’hui avec son lots de tumultes. Il nous est présenté l’époux : « le Christ », « l’Agneau, « le Sauveur », « l’Alpha et Omega ». Il est maître de l’histoire et du cosmos (cf. la prière d’Israël).

L’Apocalypse présente l’Église comme l’épouse, rendue belle par l’époux. L’Épouse désire la venue de son époux, comme dans le Cantique des Cantique : « Viens ». (Ct 7,11-12a « Je suis à mon bien-aimé : vers moi, monte son désir. Viens, mon bien-aimé. »

2) La prière de l’Épouse et son désir qu’il vienne sont inspirés par l’Esprit-Saint, l’Esprit de l’Époux. L’Esprit-Saint suscite le désir de l’union, de la communion.

C’est cet Esprit que Jésus a donné à ses apôtres et à ceux qui écoutent la parole, qui la gardent et qui croient au nom de Jésus. L’Esprit, c’est « la gloire » que Jésus leur a donnée.

Jésus vient et nous lui demandons de hâter ce jour.

En conclusion

En conclusion, nous entendrons dans la prière eucharistique III dans quelques instants :

« Quand nous serons nourris de son Corps et de son Sang, et remplis de l’Esprit Saint, accorde-nous d’être un seul corps et un seul esprit dans le Christ. »

C’est l’actualisation des quatre prières, celle d’Israël, celle de Jésus, celle d’Étienne, et celle de l’Église, la notre donc: « Viens Esprit-Saint ! »

Références bibliques

Ac 7, 55-60 Il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu..

Ps 96 (97), 1-2b, 6.7c, 9 Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire.

Ap 22, 12-14.16-17.20 L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! »

Jn 17, 20-26 Je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire

Un Agneau et des brebis… un drôle de bestiaire évangélique… Homélie du 4ème dimanche de Pâques

Ab Paul, le 8 mai 2022, Bet Gemal (Israël), Monastère des Sœurs de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge Marie et de saint Bruno.

Abside de la basilique Saint Côme et saint Damien, détail du Christ Agneau sur la source de la vie se déployant en quatre fleuves représentant entre autres les quatre évangiles.
Abside de la basilique Saint Côme et saint Damien,
détail du Christ Agneau sur la source de la vie se déployant en quatre fleuves
représentant entre autres les quatre évangiles.

Un agneau et des brebis. Le bestiaire biblique paraît bien fragile. Un Agneau pour guider des brebis ! Nous aurons tout vu ! Je rappelle, pour les plus citadins d’entre nous, que l’agneau est un mâle de moins d’un an, issu d’une brebis et d’un bélier. Un Agneau pour guider des brebis, donc. Et il faut voir les brebis ! Toutes bigarrées, « un troupeau immense que nul ne pouvait dénombrer »(Ap 7,9), venant de cheptels si différents : Tient regardez là : « des Juifs et des convertis qui adorent le Dieu unique d’Antioche de Piside » (Ac 13,43), et là des disciples de la première heure, et ici : « des païens »d’Asie Mineure qui n’en crurent pas leurs yeux ! et qui bêlèrent « de joie »en entendant la bonne nouvelle. Quelle bonne nouvelle ?!

Leur pasteur s’est fait agneau, … pour ne faire qu’un avec eux, qu’un avec le troupeau, avec son troupeau. Isaïe le dit :

« Nous tous, comme du petit bétail, nous étions errants, nous nous tournions chacun vers son chemin, et le Seigneur a fait retomber sur lui la perversité de nous tous. »

Isaïe 53,6

Et encore:

« Ayant payé de sa personne, il verra une descendance, il sera comblé de jours ; sitôt connu, juste, il dispensera la justice, lui, mon Serviteur, au profit des foules, du fait que lui-même supporte leurs perversités. »

Isaïe 53,11

Le pasteur, s’est fait l’un de nous, le plus petit d’entre nous, un agneau est en effet une petite brebis ; « L’un de nous » pour reprendre le titre d’une fédération européenne d’associations unies pour la vie et la dignité humaine dont la fondation Jérôme Lejeune. Ils sont pour la défense des brebis de la naissance à la fin naturelle.

L’un de nous disais-je… mais pourquoi ? Et surtout pour quoi ?

1. Pourquoi ?… Parce qu’il nous aime. C’est simple, c’est vrai, c’est bon, … c’est beau, quoi !

« Car ainsi parle le Seigneur Dieu : Je viens chercher moi-même mon troupeau pour en prendre soin. »

Ézéchiel 34,11

2. Mais Pour Quoi ?

Pour nous conduire, pour que nous le suivions,

pour recevoir de lui la vie éternelle, pour ne pas mourir en fin de compte.

Pour être auprès de celui qui nous délivre du loup.

Car le loup a essayé de le manger, mais il s’est cassé les dents, il est tombé sur un os, il en est mort ! Et il ne laisse plus que l’ombre de lui-même planer sur des âmes peureuses. Avec l’Agneau pour Berger, point de crainte ! Ô loup où est ta victoire ? Ô bête immonde, où est ton aiguillon ? (1Co 15,55)

Comment a-t-il fait l’Agneau pour terrasser le loup en cette salutaire indigestion ?

Le Père. L’autorité et la puissance du Père.

L’Agneau était en fait un Lion, mais le loup ne l’avait pas vraiment compris. [Lion de la tribu de Juda, descendant de David en Ap 5,5]

Il a cherché à le comprendre, il l’a peut-être entrevue, « Tu es le Saint de Dieu »proclamait-il à travers la voix d’un pauvre bougre possédé par un démon. (Mc 1,24 ; Lc 4,34) « Tais-toi »répondait Jésus ! Non parce que le démon avait tort, mais parce qu’il proférait un mystère divin de manière tordue. Sans foi ni loi. Un brigand en sommes !

L’Agneau était un Lion, donc.

Parce que la puissance du Père était en lui. Parce que le Père et le Fils sont Uns.

Ainsi, si le Père et le Fils sont uns, et que le Fils s’est fait l’un de nous, c’est pour que nous soyons dans cette unité du Fils et du Père. C’est la raison la plus fondamentale de la venue du Fils.

Quand le Père voit son Fils, Il te voit. Il nous voit… et il nous aime.

Nous vous annonçons la vie éternelle, qui était tournée vers le Père et s’est manifestée à nous –, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Et notre communion est communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ.

Première lettre de Jean 1,2-3

Ainsi sur notre route à la suite de l’agneau, peuvent approcher des ombres du loup déjà vaincu, des loups blancs ; des loup déguisés en berger; des brebis galeuses… heu jalouses… qui ne reconnaissent pas (encore) la voix du bon Pasteur; nous pouvons également parfois ralentir le pas. Mais nous savons, oui nous savons que le Père nous voit en voyant son Fils, et qu’il nous aime. Qu’il m’aime.

Le pasteur ? Que fait-il si nous ralentissons le pas ? Il ralentit, il vient nous chercher quand nous sommes tombés dans un ravin. Le trou était recouvert de fougères et nous ne l’avions pas vu. Il vient nous chercher.

Nous nous sommes égarés par curiosité pour des pâturages plus vert ailleurs, car on dit que l’herbe est plus verte ailleurs ? ?

Et bien ! le « beau berger, ὁ ποιμὴν ὁ καλὸς, » vient nous rechercher et nous attrape avec patience et délicatesse avec la houlette de sa miséricorde, avec sa houlette de pasteur, sa crosse épiscopale (l’épiscope est le gardien). Et nous réintroduit dans la marche du troupeau.

« Car vous étiez égarés comme des brebis, mais maintenant vous vous êtes tournés vers le berger et le gardien de vos âmes.

Première lettre de Pierre 2,25

Tout au long du chemin, comme aussi de manière plus excellente encore au bout du chemin, le bon berger nous mène auprès des eaux de la vie, pour boire, pour s’abreuver.

Ces eaux de la vie sont les évangiles comme le peignent les mosaïques romaines avec les quatre fleuves qui coule au pied de l’arbre de vie.

 Ce sont les eaux du baptême qui lavent le troupeau de ses salissures du chemin et des morsures des bêtes sauvages.

 Les eaux de la vie sont les sacrements.

Les eaux de la vie sont la charité,

l’amour du Père pour le Fils,

qui est l’amour du Père pour nous,

qui rejaillit en amour et révérence les uns pour les autres.

AMEN

Fleurs de Palestine

Reportage photo fleuri de mes virées en Palestine (au sens géographique du terme et non politique)!

Carême à Jérusalem, suivez l’guide!

40 jours, 40 nuits Chant de Carême, (c) AbPaul

Au cas où vous vous ennuyiez spirituellement, l’Église a ce qu’il vous faut! Un bon carême de 40 jours! Pour approfondir votre vie spirituelle et vous préparer à Pâques.

Sur cette page je vous proposerai régulièrement des vidéos prises en Terre Sainte, avec soit un petit mot, soit un psaume chanté, soit une méditation du Père Gaston Courtois tiré de son petit livre « Quand le Seigneur parle au cœur ».

Saison 2 Épisode 1 – Le pardon au cœur du carême

Mercredi 9 mars, deuxième semaine de carême, Chapelle de l’Institut Biblique Pontifical

Le carême est un temps donné pour se convertir, n’est-ce pas? Formulé autrement, c’est un temps pour s’ajuster à Dieu. Or quel est le sacrement qui permet de redresser ce qui est tordu, d’ajuster ce qui n’est pas juste? Le sacrement de la réconciliation. Sacrement de la joie! Car lorsque l’on est pardonné, on se sent léger, heureux d’être aimé et de pouvoir mieux aimer de nouveau. Alors, profitez de ce carême pour vivre le sacrement de réconciliation auprès d’un prêtre.

Saison 1 Épisode 3 – Méditation du P. Gaston Courtois

Une méditation pour avancer dans la vie spirituelle, entendue comme une relation avec un Dieu vivant, qui veut nous parler et que nous lui parlions.

Le P. Gaston Courtois a rédigé dans son journal quotidien ce qu’il pensait que Jésus pouvait lui dire. Ainsi il faut entendre Jésus s’adresser à nous. (Mais cela ne remplace pas la lecture de l’Evangile…)

Si vous voulez vous procurer ce petit livre : https://boutique.barroux.org/themes-particuliers/988-quand-le-seigneur-parle-au-coeur-9782712207588.html https://www.amazon.fr/Quand-seigneur-parle-coeur-poche/dp/2712207580

Saison 1 Épisode 2 – Psaume 50 Pitié pour moi mon Dieu dans Ton amour.

Le Psaume 50 psalmodié depuis le jardin du Dominus Flevit.

Le Psaume 50 est un psaume pénitentiel par excellence. Après avoir commis une grande faute, le roi David a reconnu son péché et à composé ce psaume.
Il est chanté le Vendredi matin par ceux qui prient avec le livre de prière, le Bréviaire, que les diacres, prêtres et religieux(-ses) s’engagent à prier tous les jours (5 temps dans la journée).

Texte du Psaume 50 – aelf.org

01 Du chef de chœur. Psaume de David.
02 Quand le prophète Natan alla chez lui, après que David fut allé chez Bethsabée.
03 Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
04 Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.

05 Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.
06 Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire.

07 Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.
08 Mais tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, tu m’apprends la sagesse.
09 Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

10 Fais que j’entende les chants et la fête : ils danseront, les os que tu broyais.
11 Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.
12 Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

13 Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.
14 Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne.
15 Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés.

16 Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice.
17 Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.

18 Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, tu n’acceptes pas d’holocauste.
19 Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

20 Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem.
21 Alors tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors on offrira des taureaux sur ton autel.

Saison 1 Épisode 1 – C’est parti!

Saison 1 Épisode 1

Mercredi des Cendre 2 mars 2022, au Dominus Flevit en face de Jérusalem.

Le carême commence aujourd’hui. 40 jours pour nous tourner vers Dieu et le laisser faire en nous un peu de ménage de ce qui a besoin d’être nettoyé. 40 jours pour la prière, le jeûne et l’aumône, 3 armes pour accueillir toujours plus Dieu dans sa vie.

A la découverte du Saint Sépulcre… un tombeau vide!

Ab Paul, Jérusalem, le mercredi 16 février 2022

Si vous alliez à Jérusalem, en quel lieu vous rendriez-vous en premier ? Spontanément ? Pour ma part, une fois les remparts de la vieille ville franchis, mes pas m’ont conduit directement au Saint-Sépulcre, après m’être un peu perdu dans les ruelles il faut l’avouer…

Pourquoi ici ? S’il existe un lieu étrange dans le monde, c’est bien celui-ci! Des millions de pèlerins depuis 2000 ans se rendent dans un lieu où il n’y a rien à voir! Le tombeau est ֵen effet… vide!

Réécoutons ces quelques versets bibliques qui nous en témoignent, c’est toujours rafraîchissant pour la foi et donc bon pour le moral :

Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.

Jean 20, 11-12

Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.

Luc 24, 12

L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait.

Matthieu 28, 5-6

Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins.

Actes des Apôtres 2,32

Des travaux important de consolidation du Sépulcre ont eu lieu en 2016-2017, vous pourrez en découvrir quelques images dans les vidéos en fin d’article. Ils ont donné l’occasion aux moines des différentes confessions chrétiennes veillant sur les lieux de voir pour la première fois de leur yeux le banc mortuaire où avait été déposé le corps du crucifié. Ce banc était et est toujours recouvert par une pierre plusieurs fois centenaires qui accueille les gestes de dévotion des pèlerins. Ces moines ont vécu un évènement bouleversant, selon leur témoignage. Bien mystérieux ce sépulcre!

En tant que chrétien, se rendre en terre sainte est une manière de parcourir les lieux où Jésus-Christ a marché, là où il a prié, là où il est mort, là où le tombeau fut trouvé vide! Bref, c’est « là ».

Et après ? Et bien je retourne à ma vie quotidienne! Mais il y a désormais au fond de ma mémoire une pierre de plus à l’édifice de ma foi. Une pierre qui me renvoie à un évènement: la résurrection du Christ.

Un bouleversement du temps et de l’espace

Cet évènement ne se laisse pas enfermer dans mes concepts. Il me déplace nécessairement un peu, il m’ouvre à d’autres dimensions; le Christ a en effet bouleversé le temps et l’espace.

Je m’explique: Jésus Christ est à la fois homme et à la fois Dieu; pour reprendre la très belle et sobre formule du pape Léon le Grand : « C’est un seul et même être, il faut le dire souvent, vraiment Fils de Dieu et vraiment fils d’homme » (on peut traduire aussi « Fils de Dieu véritable et fils d’homme véritable »).

J’en tire les conclusions sur le rapport au temps : Jésus-Christ, en tant que personne divine d’une part, est éternel. En tant qu’homme, d’autre part, il a eu un début dans le ventre de Marie. Il aurait eu une fin s’il était mort sans ressusciter. Étant ressuscité, en tant qu’homme, il n’aura, en réalité, pas de fin. Vous me suivez?

En ce qui concerne le bouleversement de l’espace, je vous laisse imaginer l’effet que cela a dû faire aux apôtres de voir Jésus-Christ leur apparaître en chair et en os dans la pièce où ils s’étaient enfermés par peur des autorités juives de Jérusalem! La porte verrouillée à double tour… Le corps ressuscité du Christ, comme le nôtre lorsque nous ressusciterons à la fin des temps, n’est pas contraint par la matière. (Les philosophes parmi vous pourront approfondir la manière dont saint Thomas d’Aquin envisage la chose en feuilletant cet article d’Etienne Vetö : « Le corps humain à la lumière du corps du Christ ressuscité chez Thomas d’Aquin » (cliquer sur le titre de l’article pour le lire).)

Bref, voir et toucher le tombeau vide me renvoi à la résurrection du Christ et donc à ma propre résurrection. En bouleversant ainsi le temps et l’espace, Jésus-Christ m’ouvre un horizon, car moi aussi je suis destiné à avoir une vie qui n’a pas de fin! Moi aussi je suis appelé à ressusciter. La mort ne sera qu’un passage vers la vie.

Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous.

2 Corinthiens 4,14

« Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?« 

Sachant que la résurrection, et donc la vie éternelle, est possible, je pourrais poser la même question qu’une personne posa à Jésus dans l’Evangile selon saint Matthieu: « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » (cf. Mt 19,16)

Il me reste en effet à accueillir un jour après l’autre l’amour de Jésus dans ma vie et mettre en pratique son commandement :

Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Jn 13,34-35

Conclusion

Venir au Saint-Sépulcre est ainsi d’abord une expérience concrète impliquant les sens: le toucher (on peut poser la main sur le rocher du calvaire ou sur la pierre du tombeau de Jésus), l’odorat (les parfums d’encens, les odeurs de bougie, l’atmosphère d’un lieu clôt fréquenté), la vue (une multitude d’espaces différents plus ou moins lumineux, une diversité de religieux ou de pèlerins), ou encore l’ouïe (les chants, le bruit des visiteurs, les sons ambiants). C’est ensuite une question que Jésus-Christ me pose : veux-tu vivre vraiment comme quelqu’un qui est fait pour la vie éternelle? Veux-tu vivre comme quelqu’un qui croit vraiment que Je suis ressuscité et donc qui sait que ce que j’ai dit est vrai?

Je conclurai cet article avec un extrait de l’article que l’évangéliste saint Marc aurait rédigé s’il avait eu un blog à l’époque… :

Levant les yeux, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande.
En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.” »
Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau, parce qu’elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparut d’abord à Marie Madeleine, de laquelle il avait expulsé sept démons. Celle-ci partit annoncer la nouvelle à ceux qui, ayant vécu avec lui, s’affligeaient et pleuraient. Quand ils entendirent que Jésus était vivant et qu’elle l’avait vu, ils refusèrent de croire.

Marc 16, 4-11

Vidéos pour découvrir les lieux et leur histoire

Une introduction à l’histoire du Saint-Sépulcre
par Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef à Terre-Sainte Magazine.
Suite de l’interview de Marie-Armelle Beaulieu.
Sur l’ouverture du tombeau lors des travaux en 2016-2017.
L’histoire du Saint-Sépulcre en 3D
produit par l’ONG de la Custodie de Terre Sainte ATS Pro Terra Sancta
Reportage avec les explications de Franciscains de la Custodie de Terre Sainte.

Plan des lieux

Cette cartographie réalisée par Nicolas de Fer et publiée en 1715 est assez précise et montre bien que le site actuel n’a pas bougé depuis lors.

Source : BNF https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84954185/f1.item.zoom#
En cliquant sur les image il est possible de zoomer un peu plus.

Carte de Nicolas de Fer 1715

Pour mieux imaginer ce à quoi cela pouvait ressembler

Il y a, à Jérusalem ouest, en face de l’Institut Biblique Pontifical, un jardin dans une ancienne carrière de pierre, avec un tombeau, et pour fermer le tombeau, une pierre ronde

Ce jardin est facilement accessible et peut donner une idée du processus qui s’est passé pour le tombeau du Christ : un lieu est utilisé comme carrière de pierre. Une fois que la carrière ne sert plus, la nature regagnant vite le terrain, elle devient un jardin. Par ailleurs, il est possible d’utiliser ce lieu pour y creuser des tombeaux. La pierre ronde est maintenue verticalement par une arcade de pierre côté extérieur. Elle peut être roulée à l’aide d’un levier que l’on coince entre la pierre et la paroi.

Voici quelques photos :

Au pied des murs de Jérusalem

Ab Paul, Dernière mise à jour: Lundi 14 février 2022

Jérusalem ouest, à proximité de la porte de Jaffa, le 11 février 2022.

Jérusalem vue du Mont des Oliviers © Ab Paul

Jérusalem! Jérusalem! Te voilà enfin. Tes murs s’élèvent devant moi, non comme un obstacle sur ma route, mais comme la couronne sertie de bijoux, qui orne le front d’une reine. Tes portes sont autant de ponts que franchissent les fils et les filles des hommes.

Quelle joie quand on m’a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !

Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu’un!
C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur,
* là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur.

C’est là le siège du droit, * le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Paix à ceux qui t’aiment !
Que la paix règne dans tes murs,
le bonheur dans tes palais ! »

A cause de mes frères et de mes proches,
je dirai : « Paix sur toi ! »
A cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
je désire ton bien.

Ps 121 Psaume des montées

Prononcer ton nom au pied de tes remparts est comme la récompense d’une longue quête, comme la contemplation de l’horizon et du paysage du haut d’une montagne que l’on vient de gravir avec peine.

Y a-t-il une journée où, comme chrétien et comme prêtre je ne prononce pas ces syllabes, Jé-ru-sa-lem? Combien de psaumes parlent de toi? combien de prophètes portent ton nom à nos lèvres? Combien de perles d’Évangile voient le divin maître arpenter tes rues et les parvis de ton temple, tantôt avec un fouet d’indignation, tantôt avec une parole de pardon?

Expérience de pèlerinage vers Jérusalem et expérience de lecture de la Bible

Jérusalem est sur une colline, on y monte. Or savez-vous quels sont les derniers mot de la bible hébraïque?

Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: « Tous les royaumes de la terre, le SEIGNEUR, le Dieu des cieux, me les a donnés et il m’a chargé lui-même de lui bâtir une Maison à Jérusalem, qui est en Juda. Lequel d’entre vous provient de tout son peuple? Que le SEIGNEUR son Dieu soit avec lui et quil monte » …

Second livre des Chroniques, 36, 22-23

Les Juifs qui étaient en exil à Babylone (Irak actuel) en 587 avant Jésus-Christ purent « monter » de nouveau à Jérusalem après 537. Ce qui fut un déplacement de population à un moment précis de l’histoire, est devenu le prototype des pèlerinages vers Jérusalem. A la suite de ces ancêtres du VIème siècle, de nombreux lecteurs de la Bible Juive – et par là même de nombreux lecteurs chrétiens – se sont mis eux aussi en route, en pèlerinage vers Jérusalem. Mais Jérusalem n’est peut-être pas seulement la ville matérielle, physique. Ne serait-elle pas le symbole d’une autre Jérusalem ? Comme le dépeint magnifiquement Jean-Pierre Sonnet, bibliste belge enseignant à Rome :

Par sa finale, la Bible juive se met tout entière sous le signe du pèlerinage. L’expérience ultime de son lecteur sera de se mettre en route et de monter, que ce soit vers la Jérusalem terrestre ou, de manière plus ultime encore, vers la Jérusalem céleste, la Jérusalem d’en haut.

Sonnet, J.-P., Le chant des montées : Marcher à Bible ouverte, “Littérature ouverte”, DDB, 2015, 8.

Faire l’expérience du pèlerinage, prendre ses chaussures et son sac à dos, arpenter Jérusalem, c’est donner de la chair, du concret, à ce qu’on a lu maintes et maintes fois. Pour prendre une autre image, c’est donner du relief et des contrastes à une photo terne.

Cette expérience n’est pas sans rapport avec l’incarnation de Dieu en Jésus. On touche du doigt ce grand mystère de notre foi. Le Dieu invisible se laisse approcher à travers la médiation du sensible, à travers l’expérience humaine, à travers l’indigence d’un monde limité dans le temps et dans l’espace.

Une ambiance cosmopolite

La multitude de langues, de cultures et de religions s’entremêlent ici et s’engage dans les ruelles étroites, sous l’ombre des balcons, des devantures d’échoppes, ou des ponts des soupires qui relient parfois les maisons de part et d’autre.

Le regard se porte très vite sur les accoutrements des passants. En effet, l’œil s’attarde à distinguer ce qui permet de déduire l’origine des uns ou des autres, même sommairement.

Ici un Juif orthodoxe portant haut et fier le schtreimel de shabbat, ce beau couvre chef noir et rond que Rabbi Jacob a rendu célèbre sous les traits de Louis de Funès, ainsi le touriste occidental en short avec son sac à dos.

Là un pèlerin et sa valise arrivant pour quelques jours à Jérusalem.

De ce côté-ci, le Hiérosolymitain (habitant de Jérusalem) chrétien de langue arabe, négociant en articles religieux aux abords du Saint-Sépulcre, et de l’autre côté, lui ressemblant étrangement, le Hiérosolymitain musulman de langue arabe commerçant en articles d’artisanat local, tous deux parlant le dialecte palestinien de la région.

Plus loin, un moine orthodoxe en vêtement noir avec son chapeau cylindrique de la même couleur, orné d’une belle barbe grise.

Enfin, nous n’oublierons pas les soldats palestiniens tout de vert vêtu côtoyant les soldats Israéliens en uniforme noir que des jeunes garçons palestiniens n’hésiterons pas à approcher, les yeux curieux des armes à feu ornant leur tour de taille – comme tout gamin de cette planète.

De fait, les premiers regard s’arrêtent sur l’apparence. Le visible est ce qui s’offre à nos yeux, cependant l’intelligence sait bien qu’elle n’a saisi là que la surface, comme un trompe l’œil. Il y a là un pas à faire pour rencontrer les personnes vraiment.

L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur.

Saint-Exupéry, le Petit Prince.

Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur.

1S 16,7b

Vient alors le temps des premières rencontres. Lieu de désarmement progressif des préjugés, lieu de connexion à ce qui nous est d’abord commun. Ce 11 février, c’est le scoutisme qui a fait le pont entre un ami prêtre, moi et un Palestinien, vigile dans un grand hôtel de Jérusalem. Nous avons partagé un thé ensemble près de la Porte de Damas, non loin de l’École Biblique. Quelle aventure que le scoutisme! Dire que cette pédagogie éducative à produit des fruits de service et de paix dans tous les pays et qu’elle rapproche au-delà de toutes les différences d’origine.

Dans une homélie pour la saint Cyrille et saint Méthode, le 14 février, le prédicateur nous invitait à être autant de ponts entre les gens…

Pont Saint Ange à Rome © Ab Paul

En quelle langue dire la messe?

Après cette rencontre imprévue, nous nous rendons dans le lieu où loge mon ami prêtre. Des sœurs franciscaines âgées tiennent un lieu qui a une grande capacité d’accueil, et ce tout près de la vieille ville (N’hésitez pas à y réserver votre chambre si vous venez). Au passage, il me raconte que l’absence de pèlerin due aux restrictions liées à la pandémie de Covid les a obligé à licencier le personnel et à faire l’entretien de la maison ainsi que la cuisine à tour de rôle, par elles-mêmes, et cela à des âges très avancés. Dur, dur.

À 18h, nous célébrons dans une petite chapelle la messe en hébreu (moderne), trois étudiantes habitant sur place sont présentes. La lecture de l’hébreu n’est pour le moment pas extrêmement fluide, il faut l’avouer. Mais jetons nous quand même à l’eau.

Au Biblical Institute, présence des Jésuites dans « la Ville de la Paix » – expression exhortative plus que descriptive -, lors de mon séjour, je dirai la messe en anglais. À l’École Biblique et Archéologique Français, alias l’EBAF, demeure des Dominicains, je concélèbrerai la messe en français. Le Biblique est en quartier juif, l’EBAF en quartier arabe. Bref, de quoi en perdre son latin!

Épilogue poétique

Pour conclure cet article, je vous propose ce poème écrit lors de mon premier pèlerinage en Terre Sainte en 2014, j’étais alors séminariste :

Jérusalem, je t’ai cherchée,
J’étais tendu vers ton entrée,
Au bas de tes hautes murailles,
Avant-poste de tes entrailles.

Du désert aride d’où je viens
Vers la montagne où tu te tiens,
Un chemin de jour s’est tracé
Jusqu’au mont des oliviers.

Tristesse, angoisse, il a pleuré
Pesant le poids de nos péchés,
Abandonné par ses amis,
C’est la souffrance, c’est la nuit.

Pleurant le Fils priant le Père,
Pleurant la mère au pied du Fils,
Foulant le sable de ta terre,
J’ai, du mystère, vu les coulisses.

Jérusalem, dévoile-toi!
Révèle enfin quelle est ma foi;
Fouler au sol les rameaux,
Ouvrir la pierre du tombeau.

Au mur où prient tes enfants
A mes lèvres les psaumes d’antan,
M’unissant de près au salut
Qu’Israël a tant attendu.

Ab Paul 2014
« I Love Jérusalem » près de la Nouvelle Porte
Un peu de reggae sur « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! » Psaume 137,5

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