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Mois : février 2022

« Si je t’oublie Jérusalem… » Histoire de la ville devenue « Sainte »

Ab Paul, Jérusalem, le 23 février 2022.

L’émission de France Culture « Le cours de l’histoire » des 21 au 24 février 2022, propose de reparcourir l’histoire de Jérusalem.

Une émission en quatre parties à écouter sur https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-l-histoire/la-jerusalem-biblique-naissance-d-une-ville-sainte.

Épisode 1 : La Jérusalem biblique, naissance d’une ville sainte

Épisode 2 : De Godefroy de Bouillon à Saladin, le royaume franc de Jérusalem

Épisode 3 : Le quartier maghrébin de Jérusalem, mille ans de coexistence religieuse

Épisode 4 : La guerre des Six Jours, Jérusalem dans la tourmente

D’une forteresse turque à une forteresse croisée… D.ieu seul est notre forteresse.

Ab Paul, Afek (Antipatris), le 20 février 2022.

Cet article relate à l’aide d’une « Story Instagram » (des images commentées sur l’application Instagram) ma journée du dimanche 20 février 2022, entre Jérusalem, tôt le matin, et Afek (Antipatris = nom du temps de Jésus) le reste de la journée.

Afek est à 1h environ de Jérusalem en autocar. Il y a là un site archéologique et une réserve naturelle. Ce lieu a été important au 20e s. car les anglais y avait installer une pompe pour envoyer l’eau des sources situées à cet endroit vers Jérusalem, pour alimenter en eau la ville.

Au temps de Jésus, la ville qui se trouvait là était au carrefour d’un axe Est-Ouest et de l’axe Nord-Sud (cf. la carte ci-dessous).

A la fin de la journée, avec les personnes qui ont participé à cette petite virée, nous auront marché bien une douzaine de kilomètres! Vous avait-on dit que l’archéologie, cela faisait faire du sport?

A la découverte du Saint Sépulcre… un tombeau vide!

Ab Paul, Jérusalem, le mercredi 16 février 2022

Si vous alliez à Jérusalem, en quel lieu vous rendriez-vous en premier ? Spontanément ? Pour ma part, une fois les remparts de la vieille ville franchis, mes pas m’ont conduit directement au Saint-Sépulcre, après m’être un peu perdu dans les ruelles il faut l’avouer…

Pourquoi ici ? S’il existe un lieu étrange dans le monde, c’est bien celui-ci! Des millions de pèlerins depuis 2000 ans se rendent dans un lieu où il n’y a rien à voir! Le tombeau est ֵen effet… vide!

Réécoutons ces quelques versets bibliques qui nous en témoignent, c’est toujours rafraîchissant pour la foi et donc bon pour le moral :

Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.

Jean 20, 11-12

Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.

Luc 24, 12

L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait.

Matthieu 28, 5-6

Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins.

Actes des Apôtres 2,32

Des travaux important de consolidation du Sépulcre ont eu lieu en 2016-2017, vous pourrez en découvrir quelques images dans les vidéos en fin d’article. Ils ont donné l’occasion aux moines des différentes confessions chrétiennes veillant sur les lieux de voir pour la première fois de leur yeux le banc mortuaire où avait été déposé le corps du crucifié. Ce banc était et est toujours recouvert par une pierre plusieurs fois centenaires qui accueille les gestes de dévotion des pèlerins. Ces moines ont vécu un évènement bouleversant, selon leur témoignage. Bien mystérieux ce sépulcre!

En tant que chrétien, se rendre en terre sainte est une manière de parcourir les lieux où Jésus-Christ a marché, là où il a prié, là où il est mort, là où le tombeau fut trouvé vide! Bref, c’est « là ».

Et après ? Et bien je retourne à ma vie quotidienne! Mais il y a désormais au fond de ma mémoire une pierre de plus à l’édifice de ma foi. Une pierre qui me renvoie à un évènement: la résurrection du Christ.

Un bouleversement du temps et de l’espace

Cet évènement ne se laisse pas enfermer dans mes concepts. Il me déplace nécessairement un peu, il m’ouvre à d’autres dimensions; le Christ a en effet bouleversé le temps et l’espace.

Je m’explique: Jésus Christ est à la fois homme et à la fois Dieu; pour reprendre la très belle et sobre formule du pape Léon le Grand : « C’est un seul et même être, il faut le dire souvent, vraiment Fils de Dieu et vraiment fils d’homme » (on peut traduire aussi « Fils de Dieu véritable et fils d’homme véritable »).

J’en tire les conclusions sur le rapport au temps : Jésus-Christ, en tant que personne divine d’une part, est éternel. En tant qu’homme, d’autre part, il a eu un début dans le ventre de Marie. Il aurait eu une fin s’il était mort sans ressusciter. Étant ressuscité, en tant qu’homme, il n’aura, en réalité, pas de fin. Vous me suivez?

En ce qui concerne le bouleversement de l’espace, je vous laisse imaginer l’effet que cela a dû faire aux apôtres de voir Jésus-Christ leur apparaître en chair et en os dans la pièce où ils s’étaient enfermés par peur des autorités juives de Jérusalem! La porte verrouillée à double tour… Le corps ressuscité du Christ, comme le nôtre lorsque nous ressusciterons à la fin des temps, n’est pas contraint par la matière. (Les philosophes parmi vous pourront approfondir la manière dont saint Thomas d’Aquin envisage la chose en feuilletant cet article d’Etienne Vetö : « Le corps humain à la lumière du corps du Christ ressuscité chez Thomas d’Aquin » (cliquer sur le titre de l’article pour le lire).)

Bref, voir et toucher le tombeau vide me renvoi à la résurrection du Christ et donc à ma propre résurrection. En bouleversant ainsi le temps et l’espace, Jésus-Christ m’ouvre un horizon, car moi aussi je suis destiné à avoir une vie qui n’a pas de fin! Moi aussi je suis appelé à ressusciter. La mort ne sera qu’un passage vers la vie.

Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous.

2 Corinthiens 4,14

« Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?« 

Sachant que la résurrection, et donc la vie éternelle, est possible, je pourrais poser la même question qu’une personne posa à Jésus dans l’Evangile selon saint Matthieu: « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » (cf. Mt 19,16)

Il me reste en effet à accueillir un jour après l’autre l’amour de Jésus dans ma vie et mettre en pratique son commandement :

Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Jn 13,34-35

Conclusion

Venir au Saint-Sépulcre est ainsi d’abord une expérience concrète impliquant les sens: le toucher (on peut poser la main sur le rocher du calvaire ou sur la pierre du tombeau de Jésus), l’odorat (les parfums d’encens, les odeurs de bougie, l’atmosphère d’un lieu clôt fréquenté), la vue (une multitude d’espaces différents plus ou moins lumineux, une diversité de religieux ou de pèlerins), ou encore l’ouïe (les chants, le bruit des visiteurs, les sons ambiants). C’est ensuite une question que Jésus-Christ me pose : veux-tu vivre vraiment comme quelqu’un qui est fait pour la vie éternelle? Veux-tu vivre comme quelqu’un qui croit vraiment que Je suis ressuscité et donc qui sait que ce que j’ai dit est vrai?

Je conclurai cet article avec un extrait de l’article que l’évangéliste saint Marc aurait rédigé s’il avait eu un blog à l’époque… :

Levant les yeux, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande.
En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.” »
Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau, parce qu’elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparut d’abord à Marie Madeleine, de laquelle il avait expulsé sept démons. Celle-ci partit annoncer la nouvelle à ceux qui, ayant vécu avec lui, s’affligeaient et pleuraient. Quand ils entendirent que Jésus était vivant et qu’elle l’avait vu, ils refusèrent de croire.

Marc 16, 4-11

Vidéos pour découvrir les lieux et leur histoire

Une introduction à l’histoire du Saint-Sépulcre
par Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef à Terre-Sainte Magazine.
Suite de l’interview de Marie-Armelle Beaulieu.
Sur l’ouverture du tombeau lors des travaux en 2016-2017.
L’histoire du Saint-Sépulcre en 3D
produit par l’ONG de la Custodie de Terre Sainte ATS Pro Terra Sancta
Reportage avec les explications de Franciscains de la Custodie de Terre Sainte.

Plan des lieux

Cette cartographie réalisée par Nicolas de Fer et publiée en 1715 est assez précise et montre bien que le site actuel n’a pas bougé depuis lors.

Source : BNF https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84954185/f1.item.zoom#
En cliquant sur les image il est possible de zoomer un peu plus.

Carte de Nicolas de Fer 1715

Pour mieux imaginer ce à quoi cela pouvait ressembler

Il y a, à Jérusalem ouest, en face de l’Institut Biblique Pontifical, un jardin dans une ancienne carrière de pierre, avec un tombeau, et pour fermer le tombeau, une pierre ronde

Ce jardin est facilement accessible et peut donner une idée du processus qui s’est passé pour le tombeau du Christ : un lieu est utilisé comme carrière de pierre. Une fois que la carrière ne sert plus, la nature regagnant vite le terrain, elle devient un jardin. Par ailleurs, il est possible d’utiliser ce lieu pour y creuser des tombeaux. La pierre ronde est maintenue verticalement par une arcade de pierre côté extérieur. Elle peut être roulée à l’aide d’un levier que l’on coince entre la pierre et la paroi.

Voici quelques photos :

Au pied des murs de Jérusalem

Ab Paul, Dernière mise à jour: Lundi 14 février 2022

Jérusalem ouest, à proximité de la porte de Jaffa, le 11 février 2022.

Jérusalem vue du Mont des Oliviers © Ab Paul

Jérusalem! Jérusalem! Te voilà enfin. Tes murs s’élèvent devant moi, non comme un obstacle sur ma route, mais comme la couronne sertie de bijoux, qui orne le front d’une reine. Tes portes sont autant de ponts que franchissent les fils et les filles des hommes.

Quelle joie quand on m’a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !

Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu’un!
C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur,
* là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur.

C’est là le siège du droit, * le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Paix à ceux qui t’aiment !
Que la paix règne dans tes murs,
le bonheur dans tes palais ! »

A cause de mes frères et de mes proches,
je dirai : « Paix sur toi ! »
A cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
je désire ton bien.

Ps 121 Psaume des montées

Prononcer ton nom au pied de tes remparts est comme la récompense d’une longue quête, comme la contemplation de l’horizon et du paysage du haut d’une montagne que l’on vient de gravir avec peine.

Y a-t-il une journée où, comme chrétien et comme prêtre je ne prononce pas ces syllabes, Jé-ru-sa-lem? Combien de psaumes parlent de toi? combien de prophètes portent ton nom à nos lèvres? Combien de perles d’Évangile voient le divin maître arpenter tes rues et les parvis de ton temple, tantôt avec un fouet d’indignation, tantôt avec une parole de pardon?

Expérience de pèlerinage vers Jérusalem et expérience de lecture de la Bible

Jérusalem est sur une colline, on y monte. Or savez-vous quels sont les derniers mot de la bible hébraïque?

Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: « Tous les royaumes de la terre, le SEIGNEUR, le Dieu des cieux, me les a donnés et il m’a chargé lui-même de lui bâtir une Maison à Jérusalem, qui est en Juda. Lequel d’entre vous provient de tout son peuple? Que le SEIGNEUR son Dieu soit avec lui et quil monte » …

Second livre des Chroniques, 36, 22-23

Les Juifs qui étaient en exil à Babylone (Irak actuel) en 587 avant Jésus-Christ purent « monter » de nouveau à Jérusalem après 537. Ce qui fut un déplacement de population à un moment précis de l’histoire, est devenu le prototype des pèlerinages vers Jérusalem. A la suite de ces ancêtres du VIème siècle, de nombreux lecteurs de la Bible Juive – et par là même de nombreux lecteurs chrétiens – se sont mis eux aussi en route, en pèlerinage vers Jérusalem. Mais Jérusalem n’est peut-être pas seulement la ville matérielle, physique. Ne serait-elle pas le symbole d’une autre Jérusalem ? Comme le dépeint magnifiquement Jean-Pierre Sonnet, bibliste belge enseignant à Rome :

Par sa finale, la Bible juive se met tout entière sous le signe du pèlerinage. L’expérience ultime de son lecteur sera de se mettre en route et de monter, que ce soit vers la Jérusalem terrestre ou, de manière plus ultime encore, vers la Jérusalem céleste, la Jérusalem d’en haut.

Sonnet, J.-P., Le chant des montées : Marcher à Bible ouverte, “Littérature ouverte”, DDB, 2015, 8.

Faire l’expérience du pèlerinage, prendre ses chaussures et son sac à dos, arpenter Jérusalem, c’est donner de la chair, du concret, à ce qu’on a lu maintes et maintes fois. Pour prendre une autre image, c’est donner du relief et des contrastes à une photo terne.

Cette expérience n’est pas sans rapport avec l’incarnation de Dieu en Jésus. On touche du doigt ce grand mystère de notre foi. Le Dieu invisible se laisse approcher à travers la médiation du sensible, à travers l’expérience humaine, à travers l’indigence d’un monde limité dans le temps et dans l’espace.

Une ambiance cosmopolite

La multitude de langues, de cultures et de religions s’entremêlent ici et s’engage dans les ruelles étroites, sous l’ombre des balcons, des devantures d’échoppes, ou des ponts des soupires qui relient parfois les maisons de part et d’autre.

Le regard se porte très vite sur les accoutrements des passants. En effet, l’œil s’attarde à distinguer ce qui permet de déduire l’origine des uns ou des autres, même sommairement.

Ici un Juif orthodoxe portant haut et fier le schtreimel de shabbat, ce beau couvre chef noir et rond que Rabbi Jacob a rendu célèbre sous les traits de Louis de Funès, ainsi le touriste occidental en short avec son sac à dos.

Là un pèlerin et sa valise arrivant pour quelques jours à Jérusalem.

De ce côté-ci, le Hiérosolymitain (habitant de Jérusalem) chrétien de langue arabe, négociant en articles religieux aux abords du Saint-Sépulcre, et de l’autre côté, lui ressemblant étrangement, le Hiérosolymitain musulman de langue arabe commerçant en articles d’artisanat local, tous deux parlant le dialecte palestinien de la région.

Plus loin, un moine orthodoxe en vêtement noir avec son chapeau cylindrique de la même couleur, orné d’une belle barbe grise.

Enfin, nous n’oublierons pas les soldats palestiniens tout de vert vêtu côtoyant les soldats Israéliens en uniforme noir que des jeunes garçons palestiniens n’hésiterons pas à approcher, les yeux curieux des armes à feu ornant leur tour de taille – comme tout gamin de cette planète.

De fait, les premiers regard s’arrêtent sur l’apparence. Le visible est ce qui s’offre à nos yeux, cependant l’intelligence sait bien qu’elle n’a saisi là que la surface, comme un trompe l’œil. Il y a là un pas à faire pour rencontrer les personnes vraiment.

L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur.

Saint-Exupéry, le Petit Prince.

Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur.

1S 16,7b

Vient alors le temps des premières rencontres. Lieu de désarmement progressif des préjugés, lieu de connexion à ce qui nous est d’abord commun. Ce 11 février, c’est le scoutisme qui a fait le pont entre un ami prêtre, moi et un Palestinien, vigile dans un grand hôtel de Jérusalem. Nous avons partagé un thé ensemble près de la Porte de Damas, non loin de l’École Biblique. Quelle aventure que le scoutisme! Dire que cette pédagogie éducative à produit des fruits de service et de paix dans tous les pays et qu’elle rapproche au-delà de toutes les différences d’origine.

Dans une homélie pour la saint Cyrille et saint Méthode, le 14 février, le prédicateur nous invitait à être autant de ponts entre les gens…

Pont Saint Ange à Rome © Ab Paul

En quelle langue dire la messe?

Après cette rencontre imprévue, nous nous rendons dans le lieu où loge mon ami prêtre. Des sœurs franciscaines âgées tiennent un lieu qui a une grande capacité d’accueil, et ce tout près de la vieille ville (N’hésitez pas à y réserver votre chambre si vous venez). Au passage, il me raconte que l’absence de pèlerin due aux restrictions liées à la pandémie de Covid les a obligé à licencier le personnel et à faire l’entretien de la maison ainsi que la cuisine à tour de rôle, par elles-mêmes, et cela à des âges très avancés. Dur, dur.

À 18h, nous célébrons dans une petite chapelle la messe en hébreu (moderne), trois étudiantes habitant sur place sont présentes. La lecture de l’hébreu n’est pour le moment pas extrêmement fluide, il faut l’avouer. Mais jetons nous quand même à l’eau.

Au Biblical Institute, présence des Jésuites dans « la Ville de la Paix » – expression exhortative plus que descriptive -, lors de mon séjour, je dirai la messe en anglais. À l’École Biblique et Archéologique Français, alias l’EBAF, demeure des Dominicains, je concélèbrerai la messe en français. Le Biblique est en quartier juif, l’EBAF en quartier arabe. Bref, de quoi en perdre son latin!

Épilogue poétique

Pour conclure cet article, je vous propose ce poème écrit lors de mon premier pèlerinage en Terre Sainte en 2014, j’étais alors séminariste :

Jérusalem, je t’ai cherchée,
J’étais tendu vers ton entrée,
Au bas de tes hautes murailles,
Avant-poste de tes entrailles.

Du désert aride d’où je viens
Vers la montagne où tu te tiens,
Un chemin de jour s’est tracé
Jusqu’au mont des oliviers.

Tristesse, angoisse, il a pleuré
Pesant le poids de nos péchés,
Abandonné par ses amis,
C’est la souffrance, c’est la nuit.

Pleurant le Fils priant le Père,
Pleurant la mère au pied du Fils,
Foulant le sable de ta terre,
J’ai, du mystère, vu les coulisses.

Jérusalem, dévoile-toi!
Révèle enfin quelle est ma foi;
Fouler au sol les rameaux,
Ouvrir la pierre du tombeau.

Au mur où prient tes enfants
A mes lèvres les psaumes d’antan,
M’unissant de près au salut
Qu’Israël a tant attendu.

Ab Paul 2014
« I Love Jérusalem » près de la Nouvelle Porte
Un peu de reggae sur « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! » Psaume 137,5

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